Macron appelle au calme, au respect et à la reconnaissance après le clash entre Trump et Zelensky
"Je veux faire comprendre aux Américains que le désengagement de l'Ukraine n'est pas dans leur intérêt", a déclaré le président français

France
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Le président français Emmanuel Macron a appelé au calme, après le clash survenu, vendredi à la Mason Blanche, entre le président américain Donald Trump et son hôte Volodymyr Zelensky.
Macron s'exprimait, samedi dans la soirée, à l'occasion d'un entretien accordé au journal en ligne "La Tribune Dimanche" et consulté par Anadolu.
"Je pense qu'au-delà de l'énervement, il faut que tout le monde revienne au calme, au respect, et à la reconnaissance, qu'on puisse avancer concrètement ...", a-t-il déclaré.
Selon Macron, "laisser tomber l'Ukraine", comme l'a formulé le président américain, si Zelensky ne signe pas l'accord sur les minerais critiques, ne permettrait pas d'établir une paix durable.
"Bien sûr, nous sommes tous d'accord pour faire la paix. Mais il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine", a soutenu le président français.
"Je veux faire comprendre aux Américains que le désengagement de l'Ukraine n'est pas dans leur intérêt", a-t-il poursuivi.
Dans son argumentation, Macron est revenu sur l'enjeu stratégique de la paix en Ukraine à l'égard de la Russie.
"Il y a, à nos frontières, une Russie surarmée et agressive. Elle mène des actions terroristes, des campagnes de désinformation massive chez nous et en Europe", a-t-il martelé, mettant en garde contre une progression potentielle de la Russie "à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie".
"C'est notre sécurité qui est en jeu", a laissé entendre Macron.
- Sommet européen extraordinaire
L'enjeu sécuritaire de l'Europe fera l'objet d'un sommet extraordinaire des 27, jeudi 6 mars.
Selon Macron, "L'objectif de cette réunion est d'accroître le soutien à l'Ukraine et de donner un mandat à la Commission européenne pour lancer un financement massif et commun le plus rapidement possible", a-t-il indiqué, précisant que "ce financement massif correspond probablement à des centaines de milliards d'euros".
Macron a, par ailleurs, reconnu que ce renforcement des capacités militaires européennes pourrait prendre plusieurs années, "c'est pour cela qu'à court terme, nous devons tout faire pour garder le soutien des Américains", a expliqué le président français, réitérant son ambition pour un "sursaut stratégique européen".
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie avait lancé une offensive militaire contre son voisin ukrainien, lui reprochant ses ambitions d’adhésion à l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan).
Au cours de trois ans d’hostilités, la Russie a réussi de prendre le contrôle de nombreux territoires situés dans l’est ukrainien, malgré les sanctions dont elle a fait l’objet, et l’aide substantielle des pays occidentaux à Kiev, aussi bien au niveau militaire, que financier, diplomatique et humanitaire.
Cette assistance occidentale est aujourd’hui remise en question, notamment après le retour, le 20 janvier dernier, de Donald Trump à la Maison Blanche, pour un mandat de 4 ans. Des divergences ont même commencé à apparaître dans les rangs des pays européens quant à la poursuite de l’effort militaire, sans les Américains, en faveur de l’Ukraine.
Pour le président américain, cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu, d’où sa démarche vers une normalisation des relations avec Moscou et sa volonté de mettre fin au conflit.
Trump a reçu le président Zelensky au Bureau ovale, vendredi dernier, lui expliquant qu'il n'a aucune carte en main et lui demandant de signer un accord sur les minerais rares en contrepartie d'un accord de paix avec la Russie et d'un soutien militaire conséquent.
La réunion a tourné en un clash historique entre les deux dirigeants et Zelensky a quitté les Etats-Unis sans rien signer, misant sur le soutien européen.
Pas moins de 15 dirigeants européens se réunissent ce dimanche à Londres pour examiner les solutions possibles à cet engrenage. Les 27 examineront également la situation, jeudi 6 mars courant à l'occasion d'un sommet extraordinaire.
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