
France
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Le président français Emmanuel Macron a jugé « ridicule » les « commentaires du côté russe » après l’entretien téléphonique entre le ministre français des armées Sébastien Lecornu et son homologues Sergueï Choïgou.
En marge d’un déplacement en Seine-Saint-Denis ce jeudi, le chef de l’Etat a estimé que les propos de la Russie étaient « baroques et menaçants ».
« Dire que la France pourrait être derrière et que les Ukrainiens sont derrière (NDLR: l’attentat du Crocus City Hall), tout ça n’a aucun sens et ne correspond pas à la réalité » a-t-il déclaré face à la presse.
Et de poursuivre: « J’ai demandé aux directeurs des services et aux ministres compétents d’avoir des échanges techniques avec leurs homologues pour leur passer un message de solidarité et parce que nous disposions d’informations utiles sur les origines et l’organisation de cet attentat ».
Emmanuel Macron, qui considère que le compte-rendu fait par le ministre des armées est « factuel », accuse la partie russe d’avoir une position « ridicule » et refuse de se justifier.
« C’est une manipulation de l’information, ce qui fait partie de l’arsenal de la guerre tel qu’il est utilisé par la Russie » a-t-il fait affirmé, concédant néanmoins que le « travail conjoint avec tous ceux qui sont touchés par le terrorisme » reste nécessaire.
Pointant un « accroissement de la posture agressive de la Russie » le président français estime qu’il existe « une succession d’informations dont on sait qu’elles sont fausses et qui correspondent à des postures menaçantes ».
À noter que le chef de l’Etat s’exprimait au lendemain de la polémique suscitée par les différents communiqués publiés par Paris et Moscou pour relater l’échange téléphonique entre les deux ministres de La Défense.
Alors que les deux pays n’avaient plus échangé depuis fin 2022, la reprise des communications a suscité de nouvelles tensions avec des versions divergentes.
Si côté russe, le communiqué du ministère de La Défense indiquait que les deux pays étaient « disposés à dialoguer » concernant l’Ukraine et ajoutant que « le point de départ pourrait être l’Initiative d’Istanbul pour la paix » Paris a rapidement démenti ce détail en reconnaissant être favorable à la reprise « du dialogue sur l’Ukraine » mais précise n’avoir « accepté ni proposé quoi que ce soit ».
« Le régime de Kiev ne fait rien sans l’aval de ses superviseurs occidentaux. Nous espérons que, dans ce cas, les services secrets français ne sont pas derrière cela » a par ailleurs commenté la partie russe.
Les relations entre la France et la Russie sont tendues depuis que la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, le 24 février 2022. Ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale notamment de l'Union européenne et des Etats-Unis et de la France, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de ‘’neutralité totale’’, ce que Kiev considère comme étant une ‘’ingérence dans sa souveraineté’’.
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