AA / Londres / Aysu Bicer

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a averti, mardi, que le pays devait « se préparer au pire » à mesure que s'intensifiaient les discussions avec les États-Unis sur un accord économique potentiel.

Ses propos interviennent avant une éventuelle annonce du président américain Donald Trump, mercredi, qui devrait inclure l'introduction de taxes douanières sur les produits importés du monde entier.

Devant la Chambre des communes, Lammy a reconnu les difficultés économiques qui attendent les entreprises britanniques, en particulier à la lumière de la décision de Trump d'imposer une taxe à l'importation de 25 % sur toutes les voitures entrant sur le territoire des États-Unis.

Lammy a souligné l'importance de fournir « le meilleur soutien » aux entreprises britanniques alors qu'elles traversent le « contexte économique turbulent » qui se profile à l'horizon.

« Nous sommes une nation commerciale ouverte. C'est ce que nous avons fait sous les gouvernements successifs », a déclaré Lammy.

Et d’ajouter : « Il est extrêmement important que nous poursuivions les intenses échanges que nous avons avec l'administration américaine en vue de parvenir à un accord économique, mais il va de soi que nous nous préparons au pire - toutes les options restent sur la table, comme le Premier ministre l'a encore indiqué hier. »

Le chef de la diplomatie britannique a également souligné que le gouvernement était constamment en contact avec les chefs d'entreprise et les patrons d'industrie pour s'assurer qu'ils reçoivent le soutien nécessaire pendant cette période d'incertitude économique, tant au Royaume-Uni qu'à l'échelle mondiale.

Calum Miller, porte-parole des libéraux démocrates pour les affaires étrangères, s'est inquiété de l'impact de la guerre économique menée par Trump contre les entreprises britanniques.

Miller a exhorté Lammy à soutenir l'ouverture de négociations sur une union douanière sur mesure entre le Royaume-Uni et l'UE afin de protéger les entreprises britanniques.

En réponse, Lammy a souligné l'importance d'un engagement continu avec les États-Unis sur le front commercial, mais a également insisté sur la nécessité de se préparer au pire des scénarios.

« Il est juste que le ministre des Affaires et moi-même, ainsi que d'autres membres du gouvernement, continuions à nous entretenir avec le monde des affaires et de l'industrie afin de pouvoir leur apporter le meilleur soutien possible », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères.

La ministre des Affaires étrangères de l'ombre (opposition conservatrice au parlement), Priti Patel, a interpellé Lammy sur le rôle du ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement dans les négociations commerciales en cours avec les États-Unis.

Elle a demandé si le Royaume-Uni chercherait à conclure un accord commercial global, semblable à ceux que le gouvernement conservateur avait précédemment visés.

Lammy a répondu en critiquant la façon dont le gouvernement conservateur a géré les négociations commerciales avec les États-Unis, déclarant : « Non, parce que le gouvernement conservateur a gravement échoué dans ses négociations avec les États-Unis ».

« Nous menons à l'heure actuelle d'intenses discussions en vue de parvenir à un accord économique. Nous poursuivons les discussions avec nos homologues indiens sur un accord commercial, ainsi qu'avec les pays du Golfe, pour pallier à l'incapacité du dernier gouvernement à conclure des accords commerciaux susceptibles d'apporter de la croissance à notre pays », a ajouté David Lammy.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj