Mandats d’arrêt contre Netanyahu : Le procureur de la CPI menacé
- Karim Khan affirme qu'une "personnalité de haut rang" lui a dit que "la CPI avait été ‘créée pour l'Afrique et pour des voyous comme Poutine’, et non pour l'Occident et ses alliés"
Istanbul
AA / Istanbul / Necva Tastan
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré avoir reçu des menaces alors qu'il menait des enquêtes contre de hauts responsables israéliens. Une personnalité de haut rang lui a dit que la Cour avait été "créée pour l'Afrique et pour des voyous comme Poutine ", et non pour l'Occident et ses alliés.
Dans une interview accordée à CNN, Karim Khan a déclaré : "Certains dirigeants élus ont pris langue avec moi et ont été très virulents. ‘Cette Cour a été créée pour l'Afrique et pour des voyous comme Poutine’, m'a dit l'un d'entre eux''.
Nous ne procédons pas de cette manière", a-t-il affirmé, avant d'ajouter : "Cette Cour devrait être le triomphe du droit sur le pouvoir et la force brute : prendre ce que l'on peut, prendre ce que l'on veut, faire ce que l'on veut".
La CPI a demandé la délivrance de mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le ministre de la défense Yoav Gallant, ainsi que contre les dirigeants du Hamas Yahya Sinwar, Ismail Haniyeh et Mohamed Deif.
Les chefs d'accusation retenus contre Netanyahu et Gallant sont "la provocation à l'extermination, l'utilisation de la famine comme méthode de guerre en refusant l'acheminement de l'aide humanitaire, et le ciblage délibéré des civils dans le conflit", a-t-il ajouté.
Les charges retenues contre Sinwar, Haniyeh et Deif comprennent "l'extermination, le meurtre, la prise d'otages, le viol et l'agression sexuelle en détention", a déclaré Khan à CNN.
"Personne n'est au-dessus de la loi", a-t-il ajouté.
Il a suggéré que si Israël n'est pas d'accord avec la CPI, "ils sont libres de contester la compétence devant les juges de la Cour, et c'est le conseil que je leur donne".
Israël poursuit son offensive brutale contre la Bande de Gaza en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave.
Plus de 35 500 Palestiniens ont été tués, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, et plus de 79 600 autres ont été blessés depuis octobre dernier, à la suite d'une attaque transfrontalière menée par le mouvement palestinien Hamas. L'attaque du Hamas aurait fait près de 1 200 morts coté israélien, et des centaines d'autres ont été faits prisonniers.
Plus de sept mois après le début de la guerre israélienne, de vastes pans de la Bande de Gaza sont en ruines, victimes d'un blocus paralysant qui les prive de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Celle-ci lui a enjoint de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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