Manifestation à Paris pour la protection des journalistes à Gaza et au Liban
– Plusieurs organisations appellent à la solidarité pour les journalistes travaillant dans des environnements dangereux, notamment en Palestine et au Liban.
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des centaines de personnes se sont rassemblées cet après-midi sur la place de la République à Paris pour manifester en soutien aux journalistes exerçant leur métier dans des zones de conflit, particulièrement en Palestine et au Liban. En réponse à un appel de la Fédération internationale des journalistes (IFJ), du Syndicat National des Journalistes (SNJ), de la CGT et de la Ligue des Droits de l'Homme, ce rassemblement coïncidait avec la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes, célébrée chaque 2 novembre.
Le rassemblement tenu en début d'après-midi a vu une affluence significative de militants, journalistes et citoyens venus exprimer leur soutien aux professionnels de l’information. Par des slogans et des pancartes portant des messages tels que « Justice pour les journalistes » et « Non à l'impunité », les manifestants ont dénoncé les violences et intimidations auxquelles sont confrontés les journalistes dans des zones de conflit. Pour les organisateurs, cette mobilisation est cruciale pour rappeler que « chaque attaque contre un journaliste est une attaque contre le droit à l'information pour tous ».
Dans une prise de parole devant la foule, un représentant du SNJ a évoqué la précarité et les dangers qui pèsent sur les journalistes palestiniens, particulièrement vulnérables aux pressions militaires et politiques. « Il est essentiel de défendre ces voix courageuses qui rapportent la vérité au péril de leur vie », a-t-il souligné, rappelant que les journalistes exercent souvent leur mission sans protection adéquate, dans des zones où les droits humains sont systématiquement violés.
Présent sur place, le correspondant d'Anadolu (AA) a constaté une forte présence d’associations et d’organisations de défense des droits humains, qui rappellent que la liberté de la presse est un pilier de la démocratie.
Selon un membre de la Ligue des Droits de l'Homme, « les journalistes dans des régions comme Gaza et le Liban, mais aussi dans d'autres zones de conflits, sont trop souvent des cibles directes ». Cette situation, estime-t-il, met en péril non seulement les journalistes eux-mêmes, mais aussi le droit des citoyens d’accéder à une information indépendante et objective.
Ce rassemblement intervient dans un contexte alarmant. D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, plus de 61 journalistes ont déjà été tués depuis le début de l'année 2024, et la majorité des meurtres de journalistes reste impunie. Lors d’une déclaration récente, le Haut-Commissaire Volker Türk a souligné que « plus de huit meurtres sur dix de journalistes restent impunis », appelant les gouvernements à agir pour renforcer la protection de la presse dans les contextes les plus sensibles.
Pour nombre de manifestants, cette journée est avant tout un rappel de l’urgence d’une reconnaissance internationale accrue du rôle des journalistes et de la nécessité d’assurer leur sécurité. « Tant que l'impunité persistera, les journalistes seront pris pour cibles », a déclaré une journaliste française venue apporter son soutien.