Manifestations en Iran : condamnation à mort d’une personne pour "trouble à l'ordre public"
- La République islamique est secouée par un vaste mouvement de protestation depuis la mort d'une jeune femme en garde à vue
İran
AA / Téhéran / Syed Zafar Mehdi
La justice iranienne a prononcé, dimanche, des condamnations à l'encontre de personnes arrêtées lors des récentes manifestations dans le pays, dont l'une a été condamnée à mort.
Une personne qui avait "mis le feu à un bâtiment gouvernemental" a été condamnée à mort pour "trouble à l'ordre public et à la paix, rassemblement et conspiration pour commettre des crimes contre la sécurité nationale, faits de guerre et de corruption", a déclaré l'agence de presse Mizan, liée au pouvoir judiciaire iranien.
Cinq autres accusés ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de réclusion, pour "rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et troubles de l'ordre et de la paix publics".
Les autorités judiciaires se sont empressées d'ajouter que ces peines étaient préliminaires et pouvaient faire l'objet d'un recours devant la cour d'appel.
Ceci intervient quelques jours après que le chef du pouvoir judiciaire iranien, Mohseni Ejei, a appelé à accélérer les affaires liées aux récentes manifestations déclenchées par la mort d'une Iranienne de 22 ans en garde à vue.
Il a affirmé que les manifestations faisaient partie de la "guerre de l'ennemi", accusant les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël d'avoir "incité les émeutiers".
Les manifestations liées à la mort de Mahsa Amini, après sa détention par la police des mœurs pour avoir porté une "tenue inappropriée", ont d'abord éclaté dans sa province natale à la mi-septembre, avant de s'étendre à d'autres régions du pays, dont la capitale Téhéran.
Le gouvernement n'a pas publié le bilan officiel des manifestations, mais des organismes indépendants l'ont estimé à plus de 250 morts, dont des civils et des policiers.
Ces dernières semaines, les États-Unis et les pays européens ont imposé une série de sanctions à des responsables iraniens et à des entités iraniennes, en raison de ce qu'ils ont qualifié de "répression brutale des manifestations", tandis que les autorités iraniennes les ont accusés d'"attiser les troubles" dans le pays.
Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées au cours des deux derniers mois pour avoir pris part à des manifestations dans tout le pays, notamment des étudiants universitaires, des journalistes et des militants.
La semaine dernière, Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a déclaré que pas moins de 14 000 personnes avaient été arrêtées depuis septembre.
La semaine dernière également, 227 parlementaires iraniens ont appelé, dans une déclaration commune, le pouvoir judiciaire à "prendre des mesures décisives" à l'égard des personnes arrêtées pour leur participation aux récentes manifestations.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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