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Martinique: émeutes et pillages après l’interpellation de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC

- La préfecture de l'île a fait état de huit interpellations et trois blessés légers

Majdi Ismail  | 13.11.2024 - Mıse À Jour : 15.11.2024
Martinique: émeutes et pillages après l’interpellation de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

La Martinique a été le théâtre d’émeutes et de pillages dans la nuit de mardi à mercredi, à la suite de l’arrestation de Rodrigue Petitot leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) à la tête de la mobilisation contre la vie chère sur cette île française des Caraïbes, a indiqué la préfecture de l’île citée par les medias de l'Hexagone.

Rodrigue Petitot, a été placé mardi en garde à vue au commissariat central de Fort-de-France à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon le parquet cité par Mediapart.

Lundi soir, le chef du RPPRAC s’était introduit en compagnie de trois autres militants dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier à Fort-de-France. Rodrigue Petitot voulait obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.

Sur la vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir le préfet Jean-Christophe Bouvier, sortir de la demeure pour échanger avec eux sur le perron. ‘’On est venu voir le ministre’’, lance d'abord Rodrigue Petitot.

‘’Vous ne le verrez pas ce soir. Faites une demande. Je n’ai reçu aucune demande de rendez-vous’’, rétorque alors le préfet de la Martinique.

C’est alors que le ton monte. Le face-à-face entre Jean-Christophe Bouvier et Rodrigue Petitot tourne à l’altercation. Le représentant de la République intime au chef du RPPRAC de lui ‘’parler différemment’’.

Après cet échange houleux, les représentants du RPPRAC ont été conduits à la sortie par les forces de l’ordre présentes sur les lieux.

Depuis septembre, la Martinique est secoué par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré en émeutes urbaines et violences essentiellement nocturnes durant lesquelles, plus de 230 véhicules ont été brûlés et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés, selon la préfecture.

À la suite de l’interpellation de Rodrigue Petitot, 350 personnes se sont rassemblées dans la soirée de mardi devant l’hôtel de police, ont indiqué les services de l’État dans un communiqué, repris par Mediapart. Selon la même source, des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu contre des gendarmes mobiles, ont fait trois blessés légers.

Toujours selon la préfecture, des ‘’émeutiers armés’’ ont affronté les forces de sécurité avec des jets de projectiles et des cocktails molotov. Le rassemblement a été dissipé par la force, a ajouté la même source.

Pendant une partie de la nuit, des personnes ont tenté d’incendier des véhicules et bâtiments du centre-ville de Fort-de-France et de Saint-Joseph et d’ériger des barrages. Selon le communiqué de la préfecture, six magasins ont été pillés et huit personnes interpellées.

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