Mathilde Panot dénonce le “silence” autour de la participation des députés RN dans un groupe Facebook au contenu raciste
- "15 députés RN dans un groupe Facebook appelant à exterminer les Noirs, les migrants et les musulmans. Personne n'en parle", écrit la députée française sur son compte X
Istanbul
AA / Istanbul / Adama Bamba
La députée française Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, a dénoncé le silence des autorités politiques françaises face "à la participation de quinze députés du Rassemblement National (RN) aux discussions d’un groupe Facebook dont les membres multiplient les publications racistes, xénophobes et même des appels au meurtre", révélés par le média numérique "Les Jours".
"15 députés RN dans un groupe Facebook appelant à exterminer les Noirs, les migrants et les musulmans. Personne n'en parle", s’est-elle indignée sur son compte X, dans une publication le 13 janvier.
À travers ce même post, Mathilde Panot critique également l’absence de réaction de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, "qui sanctionne pourtant sévèrement et rapidement les opposants au génocide à Gaza".
Elle a également évoqué l’existence d’un autre groupe Facebook réunissant des cadres et élus du RN, dont le député Guillaume Florquin, dans lequel des membres prévoient, selon elle, "d’assassiner le Président".
Les discussions dans ce groupe incluraient également des projets pour "faire sauter des mosquées, assassiner des migrants ou kidnapper des députés", a-t-elle ajouté.
La réaction de Mathilde Panot intervient alors que les élus d’extrême droite concernés n’ont pas hésité à rester membres du groupe pendant des années. Selon l’enquête du média "Les Jours", publiée le mois dernier, neuf d’entre eux ont tenté de quitter discrètement le groupe après avoir été contactés par le même média.
Créé en 2015, le groupe privé est nommé "Rassemblement National (direction 2027)".
Bien qu’aucun lien officiel avec le RN ne soit établi, il regroupe 6 500 membres, dont une centaine se montrent actifs, militants déclarés ou fervents sympathisants du parti d’extrême droite.
"Les Jours" souligne que ce groupe est "un véritable déversoir à haine" où les membres publient sans retenue des propos racistes et violents. Le média indique également que les pages Facebook officielles de sept fédérations locales du RN sont membres du groupe.
"Groupe réservé aux amoureux de la France qui en ont assez de l’Islam et de sa haine envers nous. Groupe soudé : si une personne du groupe est ennuyée par qui que ce soit, il y aura des représailles de la part de tout le groupe”, peut-on lire dans la description du groupe sur Facebook.
Dans son enquête, "Les Jours" rapporte qu'"au milieu de messages d’une violence inouïe, les élus partagent leurs actualités politiques. Parfois depuis des années."
Rappelons que Thomas Portes, député de La France Insoumise (LFI), avait annoncé saisir la justice via son compte X après la publication de l’enquête.
"Je saisis ce soir la Procureure de la République de Paris au titre de l’article 40 pour appel au meurtre, provocation à la haine raciale et injures à caractère raciste", a-t-il déclaré.
Il a conclu en affirmant que "l’extrême droite et son idéologie raciste doivent être mises hors d’état de nuire."
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