Maurice : suspension de l’accès aux réseaux sociaux à dix jours des élections législatives
- Une mesure prise en réponse à des publications « illégales » jugées menaçantes pour la sécurité nationale et la sécurité publique
Tunis
AA / Tunis / M. Belhaj
Le gouvernement mauricien a suspendu l'accès aux réseaux sociaux jusqu’au lendemain des élections parlementaires, prévues pour le 10 novembre. Cette décision inédite, annoncée par l'Autorité des technologies de l'information et de la communication (ICTA), survient après la fuite d’enregistrements impliquant des personnalités politiques, des hommes d’affaires, et des figures de la société civile, qui ont été publiés sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué diffusé vendredi, l'ICTA a expliqué que cette mesure avait été prise en réponse à des publications « illégales » jugées menaçantes pour la sécurité nationale et la sécurité publique.
« L'ICTA informe le public qu’en raison de publications illégales constituant une menace sérieuse pour la sécurité nationale et publique, elle a reçu des instructions pour ordonner aux fournisseurs de suspendre l’accès aux réseaux sociaux jusqu’au 11 novembre 2024 », précise l’autorité.
Des enregistrements impliquant des personnalités politiques, des hommes d’affaires, et des figures de la société civile ont été publiés sur les réseaux sociaux, suscitant un tollé national. L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé le fait que des conversations de cinq journalistes de renom ont également été rendues publiques.
Le gouvernement mauricien a justifié cette mesure par des impératifs de sécurité nationale, invoquant la nécessité de contenir les risques à l'approche du scrutin.
EMTEL, l'un des principaux fournisseurs de services de télécommunications du pays, a annoncé, vendredi, se conformer à la directive de l’ICTA, précisant que l’accès aux réseaux sociaux serait « progressivement perturbé ».
Si le gouvernement insiste sur l'importance du maintien de l’ordre et de la sécurité, certains groupes de défense des droits de l’homme et des experts en communication expriment des préoccupations quant à la liberté d’expression et au droit à l’information, estimant que cette décision pourrait affecter la perception internationale de l'île en matière de droits numériques.