AA / Tunis / Fatma Ben Amor

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé ce lundi un plan de "refondation" de plus de 3 milliards d'euros sur 6 ans pour Mayotte, et ce lors d'un échange avec les élus mahorais au Conseil départemental. Emmanuel Macron était en visite dans l'archipel, notamment pour y présenter ce projet de loi de programmation, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Ce financement sur 6 ans, à l'horizon 2031, sera appuyé sur des "fonds nationaux" mais aussi "européens", et "les bailleurs internationaux que nous souhaitons mobiliser", a précisé Macron.

Il a évoqué deux textes de loi qui seront "validés" par le Conseil des ministres (qu'il présidera à distance, peu après, depuis l'avion l'acheminant à La Réunion) et qui vont "permettre d'avancer". Le premier sera consacré à des "sujets institutionnels", alors que le second permet "d'encore mieux lutter contre l'immigration clandestine", "répondre aux déséquilibres" et "d'avancer sur les grands dossiers".

Il a, à ce propos, parlé d'une "immigration croissante venue du continent africain, (...) qui accroit nos difficultés", face à une situation migratoire déjà "anormale".

"Nous lançons une opération" baptisée "Uhura wa Shaba", "rideau de fer", destinée à "beaucoup mieux prévenir les flux" notamment venant des Comores, et "stopper les barges arrivant depuis la Tanzanie et autres", en vue d'"arriver aux 35 000 retours, notre objectif", a encore indiqué le président français.

"Nous sommes dans une phase de stabilisation, il y a des impatiences légitimes. Beaucoup de choses sont encore à améliorer" à Mayotte, a, par ailleurs reconnu Emmanuel Macron.

Et de poursuivre : "Je ne crois pas à la fatalité. Je sais que vous avez affronté tant et tant de défis ces dernières années, bien avant Chido, des difficultés sécuritaires, migratoires, le manque d’eau, et j’en passe, vous l’avez fait à chaque fois avec beaucoup de courage".

Il a parlé de l'objectif de "l'inscription dans l'espace régional de Mayotte", soulignant en particulier l'atout du canal du Mozambique et disant souhaiter plus largement faire de Mayotte un "hub logistique, médical, de développement". "La France toute entière a vocation à avoir sa place au sein de la COI", la Commission de l'océan Indien, dont Mayotte ne fait aujourd'hui pas partie, a-t-il déclaré.

Macron a quitté Mayotte pour l'île de La Réunion, deuxième étape d'une tournée de cinq jours dans l'océan Indien. Il ira ensuite à Madagascar puis à l'île Maurice.