Mikheil Kavelashvili prête serment en tant que président de la Géorgie, sur fond de tensions politiques

AA / Istanbul / Burc Eruygur

Mikheil Kavelashvili a prêté serment dimanche en tant que sixième président de la Géorgie lors d'une cérémonie à Tbilissi, la capitale du pays.

Élu président au début du mois, Mikheil Kavelashvili a prêté serment dans le bâtiment du parlement, en présence de législateurs et de représentants du gouvernement, selon la chaîne publique 1TV.

Dans son discours, Mikheil Kavelashvili a souligné la richesse de la culture géorgienne et les épreuves qu'elle a traversées au fil des siècles.

Son investiture intervient alors que l'administration géorgienne a interrompu les négociations d'adhésion à l'Union européenne, ce qui a aggravé les tensions avec l'opposition.

Parallèlement, la présidente sortante, Salomé Zourabichvili, s'est adressée à des manifestants pro-UE devant le palais présidentiel, annonçant sa démission tout en affirmant qu'elle était toujours, aux yeux de l'opposition et de ses partisans, l'occupante légitime de la fonction.

"Il y a six ans, j'ai prêté serment, non seulement de respecter la Constitution, mais aussi de m'engager envers ce pays et envers vous. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Cette loyauté ne changera jamais, que je sois dans le palais ou à l'extérieur. Je serai toujours avec vous, où que ce soit", a-t-elle déclaré.

En partant, elle a déclaré qu'elle emportait avec elle "la légitimité, le drapeau et la confiance" et a promis de poursuivre la lutte.

Dimanche dernier, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze a déclaré que Salomé Zourabichvili devait quitter son poste le jour de l'investiture.

"Voyons où elle poursuivra sa vie, derrière les barreaux ou à l'extérieur", a-t-il affirmé.

Mikheil Kavelashvili, âgé de 53 ans, a été élu le 14 décembre par un collège électoral de 300 sièges, ce qui remplace le système d'élection présidentielle directe introduit en 2017.

Son élection a, toutefois, été entachée de tensions politiques liées à la contestation des élections législatives d'octobre. Le Rêve géorgien a obtenu 89 des 150 sièges après avoir recueilli 53,93 % des voix.

Salomé Zourabichvili, considéré comme pro-UE, a refusé de reconnaître les résultats, évoquant l'ingérence russe, tandis que les partis d'opposition ont qualifié le vote de "volé" et ont boycotté les sessions parlementaires.

Le 28 novembre, Irakli Kobakhidze a annoncé que la Géorgie suspendait les négociations d'adhésion à l'UE jusqu'en 2028, provoquant de vastes manifestations dans tout le pays, y compris à Tbilissi.