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Myanmar : deux soldats avouent les atrocités du génocide contre les musulmans rohingyas

- Les deux soldats de l'armée birmane se sont enfuis à La Haye et ont révélé au New York Times que les ordres émis en août 2017 étaient clairs : “tirez sur tout ce que vous voyez”.

Meher Hajbi  | 09.09.2020 - Mıse À Jour : 10.09.2020
Myanmar : deux soldats avouent les atrocités du génocide contre les musulmans rohingyas

États-Unis

AA - New York

Deux soldats de l'armée birmane (Myanmar) ont reconnu avoir participé à l'extermination des musulmans rohingyas et avoir commis des crimes contre eux sous diverses formes, y compris le viol, l'exécution et l'inhumation de masse.

“En août 2017, les ordres étaient clairs : tirez sur tout ce que vous voyez”, a révélé Myo Win Tun, l'un des soldats, dans un témoignage vidéo relayé par le New York Times.

Win Tun a également affirmé avoir participé au massacre de 30 musulmans rohingyas, enterrés ensuite dans un charnier près d’une base militaire.

“Tuez tout ce que vous voyez, enfants ou adultes”, est la directive donnée au second soldat et ses collègues. “Nous avons détruit une vingtaine de villages”, a déclaré Ning Tun, indiquant avoir jeté les corps des victimes dans une fosse commune.

Les deux soldats ont partagé leurs témoignages avec les procureurs internationaux, lors de la première reconnaissance officielle et publique par des soldats birmans de ce qu'ils avaient commis contre les musulmans rohingyas.

Lundi, les deux soldats, qui ont fui le Myanmar en août dernier, ont été transférés à La Haye, où la Cour pénale internationale examine les crimes de l'armée birmane contre les Rohingyas.

Selon le journal américain, les atrocités décrites par les deux hommes reflètent des preuves de graves violations des droits de l’homme qui ont été recueillies auprès de plus d'un million de réfugiés rohingyas résidant maintenant au Bangladesh.

Pour le New York Times, ce qui distingue le témoignage des deux hommes, c'est que l’annonce a été faite cette fois par les auteurs et non les victimes.

Dans ce contexte, Matthew Smith, PDG de Fortify Rights, une organisation non gouvernementale chargée de surveiller les droits de l'homme, a considéré le témoignage des deux soldats comme “un moment historique pour les Rohingyas et le peuple du Myanmar dans leur lutte continue pour la justice”.

“Ces hommes pourraient être les premiers auteurs du Myanmar qui seront jugés par la Cour pénale internationale, et les premiers témoins appartenant à l'armée du Myanmar détenus par le tribunal”, a-t-il ajouté.

Depuis le 25 août 2017, l'armée du Myanmar et les milices bouddhistes commettent des massacres contre les musulmans Rohingyas dans l'État d’Arakan, faisant des milliers de morts et un million de réfugiés au Bangladesh, selon des rapports Nation Unies.

En effet, le gouvernement du Myanmar considère les musulmans Rohingyas comme étant des "migrants illégaux" du Bangladesh, tandis que les Nations Unies les qualifient de "minorité la plus persécutée au monde".


*Traduit de l'arabe par Meher Hajbi

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