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Nombreuses violations contre des détenus gazaouis à la prison israélienne de Sde Teiman

- Il n’existe pas de chiffres exacts sur le nombre de Palestiniens détenus dans « la baie de Guantanamo en Israël »

Ahmed Asmar  | 30.07.2024 - Mıse À Jour : 30.07.2024
Nombreuses violations contre des détenus gazaouis à la prison israélienne de Sde Teiman

Quds

AA / Jerusalem / Abdelraouf Arnaout

La prison israélienne de Sde Teiman, une installation militaire située dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, abrite des milliers de Palestiniens arrêtés par les forces israéliennes à Gaza au cours de leur offensive dévastatrice depuis le 7 octobre.

Depuis les premiers jours de la guerre israélienne contre l'enclave, la prison, surnommée « la baie de Guantanamo d'Israël », fait la Une de l'actualité, alors que des rapports décrivent l'ampleur de la torture et des violations commises contre les détenus palestiniens à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire, situé loin de la surveillance des groupes de défense des droits de l'homme.

Selon la radio militaire israélienne, 10 soldats ont récemment été arrêtés pour être interrogés dans le cadre d'une enquête sur le viol collectif d'une détenue palestinienne de Gaza dans la prison.

En réponse, des centaines de manifestants israéliens, dont des responsables, ont pris d’assaut la prison pour protester contre l’arrestation des soldats suite à l’incident.


Historique des abus

La base militaire, qui est actuellement sous le commandement sud de l'armée, a été établie à la suite d'une opération de l'Agence juive visant à amener 49 000 Juifs du Yémen en Israël en 1949 et 1950.

Pendant les guerres israéliennes contre Gaza en 2008 et 2014, des centaines de Palestiniens de Gaza ont été arrêtés et envoyés à Sde Teiman.

Lors de la dernière guerre israélienne contre Gaza, Israël a arrêté des centaines de Palestiniens et les a classés comme « combattants illégaux ».

Dans un communiqué, l'Association pour les droits civiques en Israël a déclaré que les détenus sont privés de nourriture et que lorsqu'ils mangent, ils le font les yeux bandés et les mains menottés.

L'Association a ajouté que la prison est surpeuplée et que les prisonniers dorment et défèquent les yeux bandés et mains menottés, alors qu'il n'y a pas de soins de santé, ce qui fait que beaucoup meurent à cause de cela.

Il n’existe pas, non plus, de nombre exact de détenus palestiniens à Sde Teiman.

Mi-juillet, le quotidien israélien Haaretz a rapporté que l'armée israélienne détenait les corps de 1 500 Palestiniens soupçonnés d'être des hommes armés du Hamas à Sde Teiman depuis le 7 octobre.

Haaretz a cité un soldat israélien qui a servi à Sde Teiman, affirmant que les corps sont conservés dans des réfrigérateurs et classés par numéros, et non par noms.


Pétition pour la fermeture de Sde Teiman

L'Association pour les droits civiques en Israël, ainsi que cinq autres groupes de défense des droits de l'homme, ont déposé en mai dernier une requête devant la Cour suprême israélienne pour fermer immédiatement la prison.

La pétition indique que des preuves de violations commises dans la prison se sont accumulées au cours des derniers mois.

Des opérations chirurgicales ont été pratiquées dans l'établissement pénitentiaire sans anesthésie et les détenus ont été menottés de manière à provoquer des amputations, a indiqué l'association.

Elle a noté qu'un hôpital de campagne a été établi dans la prison mais n'offre pas les soins de santé minimaux nécessaires aux détenus.

Selon Haaretz, 36 Palestiniens sont morts dans la prison depuis le 7 octobre.


Témoignages de torture

La Cour suprême israélienne examine toujours une plainte déposée par des organisations israéliennes de défense des droits de l'homme exigeant la fermeture immédiate du centre Sde Teiman, suite à des informations faisant état de tortures et de meurtres de Palestiniens détenus dans ce centre.

Haaretz a cité un soldat israélien qui faisait partie de la Force 100 de l'armée chargée de superviser la prison, confirmant le mauvais traitement infligé aux détenus.

D’après les témoignages de détenus récemment libérés, ils sont soumis à de nombreuses formes de torture et de traitements inhumains, notamment le déshabillage forcé, la ligotage et le bandeau prolongés sur les yeux, l’électrocution, la famine systématique et l’incision du corps avec des outils tranchants.

D’autres abus signalés incluent la privation de sommeil, de bain et de soins médicaux, les attaques de chiens et l’exposition au froid extrême.

Israël, qui bafoue une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, fait face à la condamnation internationale dans le cadre de son offensive brutale continue sur Gaza depuis l'attaque du groupe palestinien Hamas le 7 octobre.

Plus de 39 300 Palestiniens ont, depuis, été tués, principalement des femmes et des enfants, et près de 91 000 blessés, selon les autorités locales.

Plus de neuf mois après le début de l’offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont en ruines, sous un blocus paralysant, empêchant l'arrivée de la nourriture, de l’eau potable et des médicaments.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice, qui lui a ordonné de cesser immédiatement son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud du pays, où plus d'un million de Palestiniens avaient cherché refuge, avant son invasion le 6 mai.

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