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"On se bat pour une école publique qui tient debout" : les enseignants manifestent à Paris

- Outre la manifestation à Paris, des cortèges se sont formés dans plusieurs villes françaises.

Ümit Dönmez  | 11.09.2024 - Mıse À Jour : 11.09.2024
"On se bat pour une école publique qui tient debout" : les enseignants manifestent à Paris

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez​​​​​​​

Des milliers d'enseignants se sont mis en grève et ont manifesté ce mardi 10 septembre à travers la France pour protester contre la généralisation des évaluations scolaires, du CP au CM2. Les syndicats éducatifs dénoncent des mesures imposées par le gouvernement, jugées "inutiles et stressantes".

Les syndicats SNUipp-FSU, CGT-Educ’action et SUD-Education ont appelé à boycotter ces évaluations axées sur le français et les mathématiques, accusant ces dispositifs de réduire la liberté pédagogique des enseignants. Ces évaluations, organisées entre le 10 et le 28 septembre, concernent désormais toutes les classes, du CP à la seconde.

Aurélie Trouvé, députée LFI, présente à la manifestation parisienne, a également dénoncé la détérioration de l’école publique. "On se bat pour une école publique qui tient debout", a-t-elle déclaré. Elle a aussi fustigé la suppression de milliers de postes, notamment de surveillants, ainsi que le manque criant de moyens en Seine-Saint-Denis, où "il manque un Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) pour quasiment un enfant sur deux confronté au handicap".

La Seine-Saint-Denis, où un mouvement local pour l'école publique est en pleine expansion, souffre d’un manque alarmant de personnel : enseignants, infirmiers, médecins scolaires, et assistantes sociales se font rares. "Il manque de tout, même des professeurs dans les collèges et lycées", a souligné Aurélie Trouvé.

Selon les syndicats et les manifestants, ces difficultés ne sont pas accidentelles mais "le résultat de choix politiques" initiés par les gouvernements successifs, accusés de ne pas investir suffisamment dans l'école publique.

Les protestations touchent également le "choc des savoirs", une réforme gouvernementale vivement contestée. "C'est tout simplement une destruction de l'école publique", a déploré la députée, expliquant que ce projet, repoussé à l'année prochaine, vise à hiérarchiser les élèves en groupes de niveaux et à standardiser les enseignements, en délaissant les moyens nécessaires.

L'intersyndicale de Seine-Saint-Denis a qualifié cette réforme de "choc des savoirs contre le choc des moyens", rappelant l'urgence de débloquer davantage de ressources pour les écoles publiques.

Les manifestations contre les réformes éducatives se multiplient en France depuis plusieurs mois, traduisant une colère grandissante parmi le personnel enseignant, qui redoute une dégradation irréversible du système éducatif.




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