AA / Genève / Beyza Binnur Donmez

Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont tiré la sonnette d'alarme, en déclarant que la campagne israélienne en cours dans la Bande de Gaza était de nature à risquer d'entraîner des crimes contre l'humanité.

"Compte tenu des déclarations faites par les dirigeants politiques israéliens et leurs alliés, qui se sont accompagnés de frappes militaires contre Gaza et d'une escalade des arrestations et des morts en Cisjordanie, le peuple palestinien est également menacé de génocide", ont averti les experts dans un communiqué publié jeudi.

"Il n'y a pas de justification ou d'exception pour de tels crimes", ont-ils déclaré, ajoutant : "Nous sommes consternés par l'inaction de la communauté internationale face à la belligérance des va-t-en guerre".

Qualifiant d'"atrocité" la récente frappe aérienne meurtrière sur l'hôpital Al-Ahli Baptiste dans le nord de Gaza, qui a fait des centaines de morts et de blessés, les experts se sont dits tout aussi indignés par la frappe meurtrière sur une école de l'UNRWA, dans le camp de réfugiés d'Al Maghazi qui abritait 4 000 personnes déplacées, ainsi que sur deux camps de réfugiés densément peuplés.

"Il est urgent de déclarer un cessez-le-feu et de garantir un accès immédiat et sans entrave aux approvisionnements humanitaires essentiels, y compris la nourriture, l'eau, les tentes, les médicaments, le carburant et l'électricité", ont-ils exhorté.

"L'intégrité physique de la population civile doit être garantie ", ont ajouté les experts internationaux, soulignant la nécessité de mettre un terme à l'occupation et ajoutant qu'il devait y avoir "réparation, restitution et reconstruction, en vue d'une pleine justice pour les Palestiniens".

Les affrontements meurtriers à Gaza ont débuté le 7 octobre, lorsque le Hamas a lancé l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", une attaque surprise sur plusieurs fronts comprenant un barrage de tirs de roquettes et des infiltrations en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne.

Le mouvement de résistance palestinien a déclaré que l'incursion était une mesure de représailles contre la prise d'assaut de la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem et contre les violences répétées des colons à l'encontre des Palestiniens.

L'armée israélienne a de son côté lancé l'opération "Épées de fer" contre des cibles du Hamas dans la Bande de Gaza, tout en multipliant les raids et les arrestations en Cisjordanie occupée.

Outre le lancement d'une vaste campagne de bombardement en prévision d'une invasion terrestre, Israël a imposé un "siège total" à la Bande de Gaza, provoquant une rupture des approvisionnements en électricité et en eau, en nourriture, en carburant et en fournitures médicales.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj