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Onu: vote attendu au Conseil de sécurité pour demander au Rwanda de retirer ses troupes du Congo

- Le Rwanda dément les allégations de Kinshasa et de l'Onu selon lesquelles il soutiendrait le Mouvement du 23 Mars en lui fournissant armes et troupes

Majdi Ismail  | 22.02.2025 - Mıse À Jour : 24.02.2025
Onu: vote attendu au Conseil de sécurité pour demander au Rwanda de retirer ses troupes du Congo

New York

AA / Tunis / Majdi Ismail

Le Conseil de sécurité de l’Onu vote ce vendredi sur un projet de résolution demandant à l'armée rwandaise de cesser de soutenir le groupe rebelle Mouvement du 23 Mars (M23) dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et de retirer immédiatement toutes ses troupes du territoire congolais ‘’sans conditions préalables’’, relate l'agence Reuters.

Le Rwanda dément les allégations de Kinshasa et de l'Onu selon lesquelles il soutiendrait le M23 en lui fournissant armes et troupes.

Le M23 a pris le contrôle des villes stratégiques de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, et Bukavu capitale provinciale du Sud-Kivu, après une offensive éclair dans l’est de la RDC.

‘’Si nos informations sont correctes [le M23] continue d’avancer vers d’autres zones stratégiques du Nord-Kivu et du Sud-Kivu’’, avait déclaré Huang Xia, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs, devant le Conseil de sécurité, mercredi 19 février, soulignant le risque d’un embrasement régional.

Le texte de la résolution de l'Onu rédigé par la France ‘’condamne fermement l'offensive et les avancées en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des Forces de défense rwandaises (RDF)’’ et exige que le M23 cesse immédiatement ses hostilités et se retire de l’est de la RDC.

Pour être adopté, un projet de résolution du Conseil de sécurité doit recueillir au moins neuf voix en sa faveur et ne pas faire l'objet d'un veto d'un des cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Plusieurs diplomates ont déclaré que le texte de la résolution de l'Onu devrait être adopté.

Les États-Unis ont annoncé, jeudi 20 février, des sanctions contre le ministre rwandais chargé de l’intégration régionale, James Kabarebe, ainsi que contre Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23. Tous deux sont accusés d'être impliqués dans la violence et les violations des droits de l'homme dans l'est de la République démocratique du Congo.

Sanctions jugées ‘’injustifiées’’ et ‘’infondées’’ par Kigali qui estime que ces mesures ne peuvent permettre la résolution du conflit dans l’est de la RDC.

Les Etats-Unis ont également appelé Kigali à mettre fin à son soutien au M23 et à retirer ses troupes du territoire congolais, tout en insistant sur un retour à la table des négociations dans le cadre du processus de Luanda, dirigé par l'Angola, afin de résoudre le conflit.

Des milliers de morts ont été enregistrés depuis le début de l'offensive rebelle déclenchée fin janvier, selon l’Onu.

Le Mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe ‘’terroriste’’ et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

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