Opération « Wuambushu » à Mayotte : le ministre de l'Intérieur des Comores attendu en France
- L’archipel des Comores refuse la reconduite à la frontière de ses ressortissants en situation irrégulière depuis le début de l'opération « Wuambushu » à Mayotte.

France
AA / Tunis / Majdi Ismail
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi la visite prochaine à Paris de son homologue comorien, Fakridine Mahamoud, a rapporté jeudi le site d'actualité « africanews ».
L’archipel des Comores refuse la reconduite à la frontière de ses ressortissants depuis le début de l'opération « Wuambushu » à Mayotte, initiée par Paris pour déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles du département français situé entre Madagascar et la côte du Mozambique.
« Nous utilisons tous les moyens diplomatiques pour renouer le contact, j'ai eu moi-même trois fois cette semaine le ministre de l’Intérieur », a souligné Gérald Darmanin en réponse à une question du sénateur LR (Les Républicains) François-Noël Buffet.
Le locataire de la Place Beauvau a fait savoir qu’il a invité son homologue comorien à venir le rejoindre à Paris. « Il a accepté cette invitation. Dans quelques heures, dans quelques jours, je le recevrai pour reprendre la coopération avec les Comores », a affirmé le ministre de l’Intérieur.
De son côté, Fakridine Mahamoud a confirmé sa visite prochaine dans la capitale française : « Oui un voyage à Paris est envisagé à la fin de cette semaine ou au plus tard au début de la semaine prochaine. J’irai à Paris, accompagné d’une délégation », selon « africanews ».
Les autorités françaises ont mobilisé quelque 1 800 policiers et gendarmes dans le cadre de la vaste opération « Wuambushu » ( « reprise » en mahorais) pour chasser les migrants clandestins des bidonvilles de Mayotte.
Les Comoriens en situation irrégulière, représentent la grande majorité des sans-papiers présents dans l'archipel français de l'océan Indien. Paris voulait les renvoyer sur l'île comorienne la plus proche, à savoir Anjouan, qui se trouve à 70 km.
Cependant, le 24 avril dernier, Moroni (capitale de l’union des Comores, ndlr) a refusé l'accostage d'un bateau en provenance de Mayotte transportant 60 passagers dont des migrants en situation irrégulière et a suspendu dans la foulée le trafic de passagers dans le port d'Anjouan où les personnes expulsées sont débarquées.
Darmanin a indiqué en ce sens que « Depuis cinq jours, il n'y a plus d'échanges de bateaux, officiellement pour des raisons techniques, au port d'Anjouan entre Mayotte et les Comores, qu'il s'agisse des étrangers en situation irrégulière ou de simples voyageurs ».
Le 27 avril, les autorités comoriennes avaient annoncé que les bateaux en provenance de Mayotte étaient à nouveau autorisés à accoster, mais ne pouvaient débarquer que les Comoriens détenteurs de leur carte d'identité nationale.
Le même jour, la compagnie maritime qui assure la liaison entre Mayotte et les Comores avait annoncé « suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre ».
Mayotte s'est séparée des Comores en 1974, à la suite d'un référendum. Elle est devenue département français en 2011, mais les Comores refusent d'y reconnaître la souveraineté de la France.
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