Pédocriminalité dans l'église : L'ancien pape Benoît XVI demande pardon
- L'ancien pontife a sollicité le pardon, mais a catégoriquement rejeté les allégations de dissimulation des faits

Roma
AA / Milan / Michele Novaga
Dans une lettre rendue publique, mardi, l'ancien Pape Benoît XVI a remercié le Pape François pour son "soutien" en réponse au rapport sur les abus sexuels commis par des prêtres à Munich entre 1945 et 2019.
"J'ai assumé de grandes responsabilités au sein de l'Église catholique", a déclaré Benoît XVI dans la lettre datée du 6 février publiée par le Vatican, ajoutant : "Ma douleur est d'autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits dans ces différents lieux pendant la durée de mon mandat. Chaque cas individuel d'abus sexuel est effroyable et irréparable."
Dans un rapport de 8 000 pages commandé par le diocèse de Munich et rendu public en janvier, Benoît XVI est accusé de ne pas avoir agi dans quatre cas d'abus commis par des prêtres entre 1977 et 1982, alors qu'il était archevêque de Munich et Freising.
Benoît XVI a présenté une défense de 82 pages exposant, de son point de vue, ce qui s'est passé à Munich pendant ces années et s'est déclaré étranger aux faits.
Dans la lettre traduite en plusieurs langues, Benoît XVI parle de la "grande culpabilité" de ceux qui commettent des abus mais aussi de ceux qui ne les ont pas affrontés et demande pardon : "Une fois de plus, je ne peux qu'exprimer à toutes les victimes d'abus sexuels ma profonde honte, ma grande tristesse et ma demande sincère de pardon. Les victimes d'abus sexuels ont ma plus profonde sympathie et je ressens une grande tristesse pour chaque cas individuel."
L'ancien pape répond également à ceux qui l'ont accusé d'être un menteur après l'admission de sa participation à une réunion, en 1980, au cours de laquelle il était question d'un prêtre auteur d'abus accueilli dans le diocèse.
"Dans la masse énorme de travail de ces jours-là - mes responsabilités étant devenues plus importantes - un oubli s'est produit concernant ma participation à la réunion de la chancellerie du 15 janvier 1980", écrit le pontife émérite.
Et d’expliquer : "Cette erreur, qui s'est malheureusement vérifiée, n'était pas préméditée et peut, je l'espère, être excusée. J'ai alors veillé à ce que l'archevêque (Georg) Gänswein la signale dans le communiqué de presse du 24 janvier dernier. Cela n'enlève rien au soin et à la diligence qui, pour ces amis, étaient et restent un impératif évident et absolu. Pour moi, il s'est avéré profondément blessant que cet oubli soit utilisé pour mettre en doute ma sincérité, et même pour me qualifier de menteur".
Benoît XVI, âgé de 95 ans et de santé fragile, a renoncé à son pontificat en 2013, une décision qui avait alors fait grand bruit.
Il est le premier pape à renoncer à son pontificat en près de 600 ans. Il a déclaré qu'il n'avait plus l'énergie nécessaire pour diriger l'Église catholique.
Depuis lors, il vit dans un monastère dans l'enceinte du Vatican, la plupart du temps loin des regards du public.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.