Pakistan: toute tentative indienne de bloquer l’eau sera considérée comme un acte de guerre
- Islamabad suspend l’accord de Simla de 1972, met fin au commerce avec New Delhi, ferme la frontière de Wagah et son espace aérien aux avions indiens

İslamabad
AA / Islamabad / Islamuddin Sajid
Le Pakistan a averti jeudi que toute tentative de l’Inde de détourner ou de bloquer l’écoulement de l’eau garanti par le traité de l’Indus serait considérée comme un acte de guerre. Cette déclaration intervient au lendemain de la suspension unilatérale par New Delhi de cet accord de 1960, après une attaque meurtrière au Cachemire (disputé) ayant fait 26 morts.
À l’issue d’une réunion du Comité de sécurité nationale à Islamabad, le Pakistan a annoncé des mesures de rétorsion : la suspension de l’accord de Simla de 1972 et la fermeture immédiate de la frontière de Wagah, seul point de passage légal entre les deux pays.
Islamabad a également interrompu tout commerce avec l’Inde, y compris via des pays tiers transitant par le territoire pakistanais, et a fermé son espace aérien à toutes les compagnies indiennes ou opérées par l’Inde.
Le Pakistan a en outre répliqué à la décision indienne en suspendant à son tour les visas délivrés dans le cadre du régime d’exemption de visas de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (SAARC).
« Le Pakistan rejette avec la plus grande fermeté l’annonce indienne de suspendre le traité des eaux de l’Indus », peut-on lire dans un communiqué officiel.
« Ce traité est un accord international contraignant, négocié sous l’égide de la Banque mondiale, qui ne prévoit aucune clause de suspension unilatérale. L’eau constitue un intérêt vital pour le Pakistan, une question de survie pour ses 240 millions d’habitants. Toute tentative de bloquer ou détourner le flux d’eau garanti au Pakistan sera considérée comme un acte de guerre et entraînera une riposte totale, avec tous les moyens de la puissance nationale. »
Le communiqué précise également que le Pakistan se réserve le droit de suspendre l’ensemble de ses accords bilatéraux avec l’Inde, « y compris, mais sans s’y limiter, l’accord de Simla », tant que New Delhi « persistera dans ses actes de terrorisme transfrontalier, d’exécutions extrajudiciaires et de non-respect du droit international et des résolutions de l’ONU sur le Cachemire ».
Enfin, Islamabad a expulsé les conseillers militaires de la mission diplomatique indienne dans la capitale pakistanaise.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba