
France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des centaines de personnes ont participé samedi après-midi à Paris à une marche commémorative pour la Journée de la Terre, en soutien au peuple palestinien. Empêchée par la préfecture d’accéder à la Place de la République, la manifestation a débuté à 14 heures locales depuis la gare de l'Est, à l’appel de plusieurs collectifs de la solidarité internationale et de la cause palestinienne.
Par voie de communiqué, les organisateurs, parmi lesquels figure l'association EuroPalestine, ont expliqué que la préfecture de police avait jugé la Place de la République « indisponible » pour accueillir le rassemblement, sans fournir de justification détaillée. Le changement de parcours n’a pas entamé la détermination des manifestants, rassemblés pour commémorer le 30 mars 1976, date à laquelle six Palestiniens avaient été tués par les forces israéliennes lors d’une grève générale contre la confiscation de terres en Galilée.
Les slogans « Palestine vivra, Palestine vaincra », « De la mer au Jourdain, la Palestine sera libre », ou encore « De Paris à Gaza, Résistance, résistance » ont rythmé le cortège. Des drapeaux palestiniens, des portraits de martyrs et des banderoles exigeant la fin de l’occupation israélienne ont été brandis tout au long du parcours. La Journée de la Terre, symbole de la lutte contre la dépossession foncière des Palestiniens, a été cette année particulièrement chargée d’émotion, dans un contexte marqué par la guerre à Gaza.
Plusieurs prises de parole ont dénoncé la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, les bombardements massifs en cours malgré un cessez-le-feu, mais aussi l’impunité dont bénéficie l’État d’Israël. Des intervenants ont rappelé que depuis octobre 2023, plus de 50 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, en majorité des femmes et des enfants.
La manifestation s’est déroulée dans le calme, bien que fortement encadrée par les forces de l’ordre. À l’issue du défilé, plusieurs participants ont déploré les restrictions imposées par les autorités françaises aux mobilisations pro-palestiniennes. Une représentante d’un collectif étudiant a dénoncé « la criminalisation croissante de la solidarité avec la Palestine » et appelé à « maintenir la pression, ici aussi, contre les complicités politiques et économiques ».
Alors que la France refuse toujours de sanctionner Israël et appelle à une solution diplomatique, les manifestants ont exigé des actes concrets pour mettre fin au « génocide en cours ». Plusieurs associations ont rappelé que la Journée de la Terre n’est pas seulement une date historique, mais un symbole de la continuité de la lutte palestinienne contre l’occupation, la colonisation et l’exil forcé.