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Par crainte de poursuites judiciaires : Israël envisage d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza

- L'armée lancera un programme pilote, très probablement à Rafah, en coordination avec les organisations d'aide internationale, selon les médias israéliens.

Betül Yılmaz  | 08.04.2025 - Mıse À Jour : 08.04.2025
Par crainte de poursuites judiciaires : Israël envisage d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza

Istanbul

AA / Jérusalem - Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Betul Yilmaz

Par crainte de poursuites judiciaires, l'armée israélienne envisage d'autoriser l'entrée de l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza, après un blocus de plusieurs semaines, ont rapporté les médias locaux, lundi.

« Israël devrait autoriser la reprise des livraisons d'aide humanitaire dans la Bande de Gaza dans les semaines à venir, et dans certains cas même plus tôt, après un arrêt des approvisionnements qui a duré cinq semaines », a annoncé le quotidien Yedioth Ahronoth.

Selon le journal, le commandement de l'armée et les parlementaires ont discuté de l'urgence de reprendre les livraisons de nourriture à Gaza « afin d'éviter des violations du droit international qui pourraient impliquer des personnalités militaires et politiques de premier plan, en particulier celles du commandement sud de l'armée ».

Selon le quotidien, l'armée prévoit de lancer un programme pilote, très probablement à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, dans les mois à venir, en coordination avec les organisations d'aide internationale, mais sans que le mouvement palestinien Hamas n'ait un rôle à jouer.

Commentant cette information, l'armée israélienne a déclaré qu'elle agissait conformément aux ordres des dirigeants politiques.

« Israël ne transfère et ne transférera aucune aide au Hamas », a-t-elle ajouté.

Le 2 mars, Israël a fermé les points de passage frontaliers avec la Bande de Gaza, interrompant l'acheminement de l'aide humanitaire, des secours et de l'aide médicale dans le territoire, ce qui a entraîné une crise humanitaire sans précédent, selon les autorités locales et les rapports des organisations de défense des droits de l'homme.

L'armée israélienne a repris ses attaques meurtrières contre la Bande de Gaza le 18 mars. Depuis lors, elle a tué près de 1 400 personnes, en a blessé plus de 3 400 autres et fait voler en éclats l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers qui avait été conclu en janvier.

La semaine dernière, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré qu'il allait intensifier les attaques contre Gaza, alors que des efforts sont en cours pour mettre en œuvre le plan du président américain Donald Trump visant à déplacer les Palestiniens hors de l'enclave.

Plus de 50 700 Palestiniens ont été tués par la guerre israélienne depuis octobre 2023, la plupart d'entre eux étant des femmes et des enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il fait subir à l'enclave palestinienne.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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