Paris : Evacuation musclée de centaines de jeunes migrants de la Gaîté lyrique
- Au total, 46 personnes ont été interpellées lors de l'évacuation, selon le préfet de police de Paris

France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Les forces de l'ordre ont procédé ce mardi matin à une évacuation musclée de la Gaîté lyrique, lieu culturel au cœur de Paris, où logeaient depuis plus de trois mois des centaines de jeunes migrants.
Sur une vidéo de l'intervention partagée sur les réseaux sociaux, on voit les forces de l'ordre s'en prendre à coups de matraque à une foule dense devant le bâtiment, alors que les cris de protestation s'élevaient de partout.
CRS et gendarmes mobiles ont forcé, vers 6h, les cordons formés devant la Gaîté par plusieurs dizaines de militants avant d'entrer dans l'édifice situé dans le 3e arrondissement de Paris, ont rapporté plusieurs médias français. Vers 8h30, une source policière a indiqué que l'évacuation de la Gaîté lyrique était terminée, alors que vers 9h, toujours de source médiatique, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants encore présents près de l'établissement culturel de la Ville de Paris qui se trouve dans l’ancien théâtre de la Gaîté.
"On a pris une violence inouïe, avec 400 flics qui nous donnaient des coups de matraques", a raconté Nathan Lequeux, coordinateur d’Utopia 56, relayé par le site d'information 20 minutes. Et de poursuivre : "J’ai vu des malaises, des convulsions, des pertes de connaissance et on s’est fait nasser pendant trois heures".
Au total, 46 personnes ont été interpellées lors de l'évacuation, selon le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
Sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a salué la fin de cette "situation inacceptable". "L'Etat a pris ses responsabilités (...) malgré la réticence de la Mairie de Paris propriétaire des lieux, à demander cette expulsion", a-t-il écrit.
Nunez avait pris lundi un arrêté ordonnant l'évacuation du bâtiment, invoquant un "trouble à l'ordre public".
"C'est gênant d'en arriver à ça", a regretté, pour sa part, Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris chargée des solidarités et de l'hébergement d'urgence, mardi sur franceinfo. "Cela fait plus de trois mois que nous n'avons pas de réponse de l'Etat, c'est aujourd'hui qu'ils prennent la décision d'évacuer sans solution pour les jeunes de la Gaîté lyrique", a-t-elle indiqué.
Ces centaines de migrants affirment être mineurs, mais leur statut de mineur n’a pas été reconnu par la Ville de Paris.