Paris, Londres et Berlin fustigent le blocus imposé par Israël depuis plus de 50 jours à l'accès de l'aide à Gaza
- « Les récentes déclarations du ministre Katz, qui politisent l'aide humanitaire, ainsi que les plans israéliens visant à maintenir leurs forces à Gaza après la guerre, sont inacceptables », indique un communiqué conjoint

Greater London
AA / Londres / Aysu Bicer
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont condamné, mercredi, la poursuite du blocus imposé par Israël à l’acheminement de l'aide humanitaire vers la Bande de Gaza, appelant à sa reprise immédiate et sans restriction, ainsi, qu’à des efforts renouvelés en vue d'un cessez-le-feu.
« Cela fait maintenant plus de cinquante jours qu'Israël bloque totalement l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza », ont déclaré les ministres des affaires étrangères des trois pays dans un communiqué, mettant en garde contre les conséquences désastreuses de cette situation pour la population palestinienne.
Et d’ajouter : « Les produits de première nécessité ne sont plus disponibles ou s'épuisent rapidement. Les civils palestiniens, dont un million d'enfants, sont confrontés à un sérieux risque de famine, d'épidémie et de mort. Il faut que cela cesse ».
Le communiqué souligne que pendant le cessez-le-feu de près de deux mois qui s'est instauré en janvier, l'aide a pu être acheminée à grande échelle par les Nations unies et les ONG internationales, ce qui contraste avec la situation actuelle que les ministres qualifient d'« intolérable ».
Ils ont également exprimé leur vive désapprobation à l'égard des récentes déclarations du ministre israélien de la défense, Israël Katz, et des plans suggérant une présence israélienne prolongée dans la Bande de Gaza après la guerre.
« Les récentes déclarations du ministre Katz, qui politisent l'aide humanitaire et les projets israéliens de rester à Gaza après la guerre, sont inacceptables et compromettent les perspectives de paix. L'aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un instrument politique et le territoire palestinien ne doit pas être réduit ni soumis à un quelconque changement démographique. Israël est tenu, en vertu du droit international, de permettre le passage sans entrave de l'aide humanitaire », ont-ils déclaré.
Le communiqué conjoint souligne la neutralité du travail humanitaire, insistant sur le fait que l'aide doit pouvoir parvenir à ceux qui en ont besoin, indépendamment des développements politiques ou militaires.
« Les organisations humanitaires doivent être en mesure de fournir de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin, indépendamment des parties au conflit et conformément à leurs principes humanitaires. Israël doit garantir à l'ONU et aux organisations humanitaires un accès sans entrave à la Bande de Gaza pour qu'elles puissent y opérer en toute sécurité », ajoute le communiqué.
Les frappes israéliennes qui ont visé le personnel et les infrastructures humanitaires et médicales ont également suscité l'indignation.
« Nous réitérons notre indignation face aux récentes frappes des forces israéliennes visant le personnel humanitaire, les infrastructures, les locaux et les établissements de soins de santé », indique le communiqué, ajoutant : « Israël doit faire davantage pour protéger la population civile, les infrastructures et les travailleurs humanitaires ».
Les ministres ont appelé au rétablissement des « mécanismes de déconfliction humanitaire » et ont demandé à Israël d'autoriser la circulation des travailleurs humanitaires et les évacuations médicales.
« Ils doivent permettre de répondre aux besoins urgents de la population en matière de soins de santé, tout en autorisant les malades et les blessés à quitter temporairement la bande de Gaza pour se faire soigner ».
En conclusion, le communiqué lance un nouvel appel à la cessation des hostilités et à la recherche d'une solution politique globale : « Nous demandons instamment à toutes les parties de revenir à un cessez-le-feu. Nous continuons à demander au Hamas la libération immédiate de tous les otages restants, qui endurent de terribles souffrances. Nous devons tous œuvrer à la mise en œuvre d'une solution à deux États, seul moyen d'apporter une paix et une sécurité durables aux Israéliens et aux Palestiniens et de garantir une stabilité à long terme dans la région ».
Depuis le 2 mars, Israël a fermé les points de passage vers la Bande de Gaza, empêchant ainsi l'entrée des produits de première nécessité dans l'enclave.
Au total, l'armée israélienne a tué plus de 51 200 Palestiniens dans l'enclave depuis octobre 2023, dont une majorité de femmes et d'enfants.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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