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Poutine se prononce "pour" la coopération avec la France et les Alliés

- En réponse à un journaliste sur la commémoration du Débarquement de Normandie, le chef d'État russe évoque les relations historiques et les perspectives de coopération entre la Russie, la France et les États-Unis.

Ümit Dönmez  | 06.06.2024 - Mıse À Jour : 06.06.2024
Poutine se prononce "pour" la coopération avec la France et les Alliés

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Lors d'une rencontre avec des journalistes, ce mardi, le Président russe Vladimir Poutine a abordé divers sujets relatifs à la coopération internationale et à l'histoire des alliances militaires. Il a exprimé son ouverture à une collaboration renforcée entre la Russie, la France et les États-Unis, malgré les tensions actuelles, notamment à propos de la guerre en Ukraine.

Poutine a rappelé que les troupes russes, américaines, britanniques et françaises ont combattu ensemble pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du Débarquement en Normandie. "Nous n'excluons pas cette possibilité", a-t-il déclaré, faisant référence à une éventuelle coopération future avec ces pays. "Nous nous prononçons pour," a-t-il ajouté, soulignant que la Russie n'a pas imposé de sanctions ni fermé les livraisons d'hydrocarbures à Paris, Londres et Washington.

Poutine a également souligné le "respect" mutuel entre la Russie et la France, en dépit des différends passés. Il a rappelé que c'était Staline qui avait insisté pour que la France soit signataire du pacte de capitulation de l'Allemagne, malgré l'opposition initiale des États-Unis et de la Grande-Bretagne. "La France ne s'en souvient pas, mais ce sont les faits historiques," a-t-il insisté.

Le Président russe a également évoqué l'importance de la mémoire historique, en mentionnant les aviateurs français de la compagnie Normandie-Niemen qui ont combattu aux côtés des Soviétiques. "Nous avons toujours respecté la France, malgré le fait que les troupes de Hitler marchaient à travers Paris," a-t-il déclaré.

Cependant, Poutine a rappelé que son pays n'a pas été invité aux célébrations du débarquement en Normandie, soulignant la contribution massive de l'Union soviétique à la victoire sur le nazisme. "Nous ne sommes pas invités à célébrer à cette occasion," a-t-il déclaré, tout en rappelant les sacrifices soviétiques pendant la guerre.

Poutine a également critiqué les tendances actuelles en Ukraine, accusant certains de glorifier des collaborateurs nazis. "Comment peut-on célébrer cet anniversaire très important avec ceux qui apprécient comme héros nationaux des collaborateurs nazis ?" a-t-il questionné, évoquant les actions de Stepan Bandera contre les Juifs et les Polonais.

En conclusion, Poutine a appelé à une reconnaissance équitable de l'histoire et à une coopération sincère entre les nations, malgré les divergences et les tensions actuelles. "Nous sommes toujours ouverts au dialogue," a-t-il affirmé, mettant en avant l'importance de la mémoire et du respect mutuel dans les relations internationales.

La Russie est la grande absente des commémorations en France du Débarquement de Normandie, qui célèbrent cette année leur 80e anniversaire, alors les chefs d'États et de gouvernement américains, britanniques et ukrainiens prennent part aux cérémonies. Le chef d'État français, Emmanuel Macron, a entamé ce mercredi les commémorations.

Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou.

La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.

La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".


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