
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale française, Marine Le Pen, a commenté ce lundi soir sa condamnation dans le procès des assistants parlementaires, dénonçant "une décision politique" et "une violation de l'État de droit". L'ancienne présidente du RN a été condamnée à 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 4 ans de prison, dont 2 ferme aménageables sous bracelet électronique.
"En ce qui concerne un certain nombre de magistrats, ils n'ont pas besoin de consignes", a estimé Marine Le Pen, sur le plateau du 20h de TF1, dénonçant "une violation de l'État de droit".
"La présidente du tribunal a condamné la favorite de l'élection présidentielle sans fondement", a-t-elle ajouté, pointant "une décision politique" à travers l'exécution provisoire "pour m'empêcher de me présenter à l'élection présidentielle".
Le Pen a confirmé qu'elle ferait appel "le plus vite possible", évoquant "un jour funeste" pour "tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à l'État de droit". Et de poursuivre : "Je vais faire appel parce que je suis innocente (...) Des juges de première instance peuvent se tromper. Je pense que les juges se sont trompés. Dès les premières heures, je pensais que nous serions jugés de façon partielle".
"Je suis éliminée, mais ce sont les voix de millions de Français qui sont éliminées", a-t-elle déploré.
Interrogée sur une candidature éventuelle de l'actuel président du RN, Jordan Bardella, à la présidentielle de 2027, Marine Le Pen a indiqué que ce dernier était "un atout formidable pour le parti et je le dis depuis longtemps". "J’espère que nous n’aurons pas à user de cet atout plus tôt que nécessaire", a-t-elle ajouté. Elle a affirmé qu'elle n'allait pas se "laisser éliminer ainsi".
"Il y a un chemin, il est étroit, mais il existe. Des millions de Français croient en moi", a-t-elle insisté.
"Les règles (des députés parlementaires) étaient si claires que comme par hasard toute l’opposition se fait reprocher cela, M. Bayrou, M. Mélenchon... Il ne fait pas bon être dans l’opposition dans ce pays", a-t-elle ironisé, soulignant ne pas compter sur une grâce présidentielle d’Emmanuel Macron.
Lundi matin, la justice française a déclaré Marine Le Pen et son parti coupables de "détournement de fonds", la condamnant à 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, 4 ans de prison, dont 2 ferme aménageables sous bracelet électronique, et 100 000 euros d’amende.
Les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front national).
Pas moins de 25 personnes étaient jugées pour ces faits signalés en 2015 par le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile.
Marine Le Pen va faire appel de sa condamnation, a annoncé peu après le verdict son avocat, Maître Rodolphe Bosselut. Sa peine d’inéligibilité ne sera cependant pas suspendue.
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