AA / Paris / Ümit Dönmez

L’Internet Watch Foundation (IWF) met en garde contre une hausse de 6 % en seulement six mois des images et vidéos d’abus sexuels sur mineurs générées par intelligence artificielle (IA). Ces contenus, pratiquement impossibles à distinguer des abus réels, sont désormais diffusés sur des forums publics, alors qu’ils étaient auparavant limités au dark web. Selon l’IWF, « ces images amplifient le traumatisme des survivants d’abus sexuels » et rendent plus difficile la détection d'actes pédocriminels réels. La fondation appelle à des réformes urgentes pour endiguer cette prolifération.

Par voie de communiqué, l’IWF a précisé que plus de la moitié de ce contenu illicite est hébergé sur des serveurs basés en Russie et aux États-Unis. Ces images, qui représentent des abus fictifs mais réalistes, constituent une nouvelle menace car elles renforcent la déshumanisation des victimes et alimentent des réseaux pédocriminels en ligne.

La directrice de l'IWF, Susie Hargreaves, a exprimé sa profonde inquiétude face à cette tendance alarmante : « Nous avons atteint un point critique où la technologie permet aux délinquants de créer des images extrêmement réalistes, sans qu’un seul enfant réel ne soit impliqué, mais cela n’enlève rien à l’horreur que ces images représentent. » Elle a ajouté que ces contenus alimentent la demande de matériel pédopornographique, exacerbant un phénomène déjà difficile à contrôler.

L'IWF appelle à la mise en place de cadres législatifs plus stricts, notamment pour contraindre les grandes entreprises technologiques à mieux surveiller et réguler les contenus circulant sur leurs plateformes. Actuellement, les infrastructures juridiques ne semblent pas préparées à affronter cette nouvelle vague de criminalité numérique.

Face à cette montée en puissance des contenus générés par IA, les défenseurs des droits des enfants et les experts en cybersécurité plaident pour une coopération internationale accrue afin de bloquer la production et la diffusion de ces images qui, bien qu’elles ne mettent pas en scène des victimes réelles, « causent des dommages irréparables à la société et soutiennent des comportements criminels profondément perturbateurs ».