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Rapprochement Allemagne-Russie autour du gazoduc North Stream 2

"North Stream 2 est avant tout un projet politique russe qui divise les pays européens", estiment des les experts en énergie

Murat Temizer, Dilara Zengin, Tuncay Çakmak  | 15.06.2016 - Mıse À Jour : 16.06.2016
Rapprochement Allemagne-Russie autour du gazoduc North Stream 2 North Stream 2 est avant tout un projet politique russe qui divise les pays européens", estiment des les experts en énergie. ( Tuncay Çakmak - Anadolu Ajansı )

Ankara

AA - Ankara

L’Allemagne s’est rapprochée de la Russie en soutenant le projet du gazoduc russe qui traversera le nord de l’Europe «North Stream 2».

Volkan Ozdemir, le président de l’Institut turc des marchés et des politiques de l’énergie (EPPEN), a expliqué que le projet North Stream 2 est avant tout un «projet politique russe» qui divise les pays européens.

«Ce projet divise les pays européens, c’est pourquoi des incertitudes sur sa réalisation persistent», a-t-il dit.

«L’Allemagne soutient le projet dans sa dimension commerciale. S’il est réalisé, fin 2019 il contournera l’Ukraine par le nord, éloignant l’Ukraine de son objectif de pays de transit, ce qui permettra aux Russes d’avaler l’Ukraine», a-t-il affirmé.

Malgré des réserves et des oppositions fortes en Europe contre ce projet, celui-ci a permis le rapprochement de l’Allemagne et de la Russie.

Selon Ozdemir, le problème n’est pas l’unité territoriale de l’Ukraine, «question pas si importante que ça aux yeux de certains pays européens», mais plutôt un conflit entre les intérêts énergétiques, économiques et politiques des pays de l’Europe de l’Est et de l’Ouest.

Pour lui, ce projet pourrait pousser l’Union européenne (UE) à se détacher de la Turquie.

«C’est pourquoi les pays de l’Europe de l’Est et la Turquie doivent travailler ensemble pour contrer North Stream 2», a-t-il dit.

Pour Gareth Jenkins, expert au sein de l’Institut Asie Centrale-Caucase, le projet North Stream 2 est sujet à de nombreuses interrogations qui prennent de plus en plus d’ampleur.

«Plus que les institutions européennes, ce sont les pays membres qui s’interrogent. L’Allemagne considère que les apports économiques de ce projet sont plus importants que ses inconvénients politiques. Mais les autres pays, particulièrement ceux du nord de l’Europe, ne partagent pas cette approche», a-t-il expliqué.

D’après Jenkins, l’annexion illégale de la Crimée par la Russie a renforcé les inquiétudes de nombreux pays européens.

«Les politiques européennes fortement influencées par l’Allemagne ne sont pas toujours à l’avantage des petits pays de l’UE. Les pays de l’Est sont inquiets, surtout si Moscou poursuit sa politique agressive comme c'est le cas en Ukraine et en Syrie», a-t-il ajouté.

Le projet de gazoduc North Stream 2, qui prévoit le transfert de 55 milliards de m3 de gaz naturel russe via deux gazoducs qui passeront en mer Baltique, a été signé en septembre 2015 entre la Russie et l’Allemagne.

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