AA / Tunis / M. Belhaj

Le candidat indépendant pro-russe, Calin Georgescu, est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle roumaine, qui s’est tenu dimanche.

Selon les résultats officiels publiés par l'Autorité électorale permanente, l’homme de 62 ans, opposé à l’aide à l’Ukraine voisine, a recueilli 22,94 % des suffrages exprimés.

Il devance l’ancienne journaliste reconvertie en politique Elena Lasconi, 52 ans, maire de la ville de Câmpulung et membre de l’Union Sauvez la Roumanie (centre droit), qui a obtenu 19,17 % des voix. Le Premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu, pressenti comme favori, arrive en troisième position avec 19,15 %.

** Une surprise politique

La victoire de Calin Georgescu au premier tour marque une surprise majeure dans une campagne dominée par les débats sur le soutien à l’Ukraine. « Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort », a déclaré le candidat prorusse dimanche soir, réagissant à l’annonce des premiers résultats des élections dans le pays membre de l'Union européenne.

Marcel Ciolacu, 56 ans, avait appelé à la prudence avant le dépouillement complet, déclarant dimanche soir : « Les scores sont très serrés, il n’est pas encore temps de célébrer ». Lundi, il a affirmé qu’il ne contesterait pas les résultats, même si la différence de voix avec Elena Lasconi reste mince (un millier de voix selon les résultats), tout en annonçant sa démission de la présidence du Parti social-démocrate.

Pays stratégique de l’Otan, accueillant 5 000 soldats de l’Alliance, la Roumanie partage 650 kilomètres de frontière avec l’Ukraine et joue un rôle clé pour le transit des céréales ukrainiennes. La question ukrainienne devrait à nouveau dominer les débats lors du deuxième tour de l’élection présidentielle prévu pour le 8 décembre.

Un deuxième tour qui opposera donc Calin Georgescu à Elena Lasconi, dans une Roumanie où le président, bien que doté d’un rôle essentiellement protocolaire, incarne une autorité morale importante.