Salvador : Nayib Bukele revendique une victoire historique à l'élection présidentielle.
- Il devient ainsi à 42 ans le premier président, depuis 1983, à enchaîner un second mandat consécutif
Colombia
AA / Bogota, Colombie / Laura Gamba
Le président Nayib Bukele a revendiqué sa victoire à l'élection présidentielle du Salvador avec 85% des voix, déclarant que sa victoire est un "record dans toute l'histoire démocratique du monde".
"Selon nos données, nous avons remporté l'élection présidentielle avec plus de 85 % des voix", a-t-il déclaré sur X, appelant ses partisans à se rassembler sur la place centrale pour fêter sa victoire.
Les résultats préliminaires publiés lundi ont révélé, qu'après le dépouillement de 70% des bulletins de vote, il avait recueilli au moins 83 % des suffrages populaires.
Bukele, 42 ans, devient ainsi le premier président à enchaîner un second mandat consécutif dans ce pays d'Amérique centrale, depuis l'entrée en vigueur, en 1983, de la Constitution actuelle, qui interdit toute reconduction à la tête de l'État. Sa candidature a été rendue possible lorsque la Cour suprême lui a permis de contourner les dispositions de la Constitution.
Le président était pressenti pour mener la course contre Manuel Flores, le candidat du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), qui est resté loin derrière Bukele tout au long de la campagne.
"L'ensemble de l'opposition a été pulvérisée. Aujourd'hui, le Salvador est à nouveau entré dans l'histoire", a-t-il déclaré depuis le balcon du palais national d'El Salvador, ajoutant : "Le peuple salvadorien a parlé, il a décidé de continuer sur la voie que nous avons empruntée".
Sous Bukele, plus de 75 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'état d'urgence instauré en 2022 à la suite d'un massacre perpétré par des gangs, qui avait alors fait 87 morts en l'espace d'un seul week-end. La répression menée contre les gangs criminels a nourri la popularité de Bukele.
"Nous sommes passés du pays le moins sécurisé du monde, au pays le plus sûr de tout l'hémisphère occidental", a-t-il déclaré.
Les groupes de défense des droits de l'homme soupçonnent le gouvernement de Bukele d'avoir commis de nombreux abus. Ils affirment que des milliers de personnes ont été arrêtées arbitrairement au cours de sa campagne de lutte contre les gangs.
"Le peuple salvadorien s'est exprimé non seulement haut et fort, mais aussi de la manière la plus énergique de toute l'histoire de la démocratie dans le monde entier. Si cela ne vous convainc pas, journalistes, messieurs des ONG, des organisations internationales, de l'ONU, de l'OEA. Si cela ne vous convainc pas, rien ne pourra vous convaincre", a ajouté Bukele.
Son parti Nuevas Ideas devrait également remporter 58 des 60 sièges que compte l'assemblée législative.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj