Serbie: une journée difficile au Parlement
- Une altercation a éclaté entre les députés de l’opposition et ceux de la majorité lors d’une séance consacrée à la démission du Premier ministre Miloš Vučević et à l’examen de la loi sur l’enseignement supérieur

Serbia
AA/Belgrad
Une scène de chaos sans précédent a marqué la session législative au Parlement serbe ce mardi, où était à l’ordre du jour la démission du Premier ministre et la loi sur l’enseignement supérieur.
Une altercation a éclaté entre les députés de l’opposition et ceux de la majorité lors d’une séance consacrée à la démission du Premier ministre Miloš Vučević et à l’examen de la loi sur l’enseignement supérieur.
Réunie sous la présidence d’Ana Brnabić, l’Assemblée devait débattre de 62 points à l’ordre du jour, incluant la démission du Premier ministre Vučević et la loi sur l’enseignement supérieur.
Après l’adoption de l’agenda, Radomir Lazović, député du Front vert-gauche (opposition), s’est dirigé vers la tribune, mais il a été stoppé par le service de sécurité du Parlement. L’arrivée de députés de l’opposition et de la majorité près de la tribune a dégénéré en une mêlée générale.
Des députés de l’opposition ont allumé des fusées éclairantes et lancé des fumigènes dans l’hémicycle, plongeant l’assemblée dans une épaisse fumée noire et rouge. Ces actes spectaculaires, retransmis en direct à la télévision nationale, visaient à soutenir les manifestations étudiantes contre la corruption qui secouent la Serbie depuis plusieurs mois.
Plusieurs parlementaires impliqués dans les heurts ont été blessés, dont un élu hospitalisé en soins intensifs après un AVC, selon le ministre de la Santé, Zlatibor Loncar.
L’incident survient dans un contexte de crise politique majeure, déclenchée par l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024, qui avait fait 15 morts. Cet accident, attribué par beaucoup à la corruption et à la négligence dans les travaux de rénovation menés par des entreprises étrangères, a ravivé la colère populaire contre le gouvernement du président Aleksandar Vučić. Depuis novembre, des dizaines de milliers de manifestants, principalement des étudiants, défilent dans tout le pays, réclamant justice, la fin de la corruption et la libération de militants arrêtés. Le mouvement, qui s’est étendu à plus de 100 villes, a déjà poussé le Premier ministre Miloš Vučević et le maire de Novi Sad, Milan Đurić, à démissionner en janvier.
Après une courte interruption, la séance a repris, mais elle a été à nouveau suspendue lorsque des députés de l’opposition ont relancé des fumigènes. Certains parlementaires ont utilisé des extincteurs pour intervenir.
Ana Brnabić a finalement ajourné la séance, annonçant qu’elle reprendrait le lendemain.
Le président serbe Aleksandar Vučić, intervenant dans une émission en direct, a indiqué que le parquet avait ouvert une enquête.
« Aujourd’hui a été une journée difficile pour la Serbie. Nous avons assisté à des actes de brutalité et de hooliganisme », a-t-il déclaré.
Exigeant que les responsables répondent de leurs actes devant la justice, Vučić a donné des nouvelles des trois blessés :
« L’une des députées est enceinte de huit mois. Elle et son bébé vont bien. L’état du député ayant subi une hémorragie cérébrale est stable. J’ai également parlé au téléphone avec l’autre député blessé. »
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