Politique, Monde

Situation des urgences en France : des syndicats de l'hôpital public accusent le ministre de la Santé de "mauvaise foi"

- Les syndicats hospitaliers critiquent les déclarations du ministre Frédéric Valletoux, qu'ils jugent trop optimistes concernant l'état des urgences en France

Ümit Dönmez  | 22.08.2024 - Mıse À Jour : 22.08.2024
Situation des urgences en France : des syndicats de l'hôpital public accusent le ministre de la Santé de "mauvaise foi"

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Les syndicats hospitaliers, regroupés sous la coalition Action praticiens hôpital (APH), ont vivement réagi aux récentes déclarations du ministre délégué à la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux.

Par voie de communiqué publié ce jeudi, l'APH accuse Valletoux de "mauvaise foi", dénonçant une sous-estimation de la crise qui frappe les hôpitaux publics. "Peut-être Monsieur le ministre est-il encore sous l'effet euphorisant de l'ambiance des Jeux Olympiques", ironisent les syndicats, tout en lui décernant "la médaille d'or de la mauvaise foi". Selon Valletoux, "une cinquantaine d'hôpitaux" seraient actuellement en tension, ce qui constituerait une amélioration par rapport à 2023.

En réalité, l'APH souligne que "la situation sanitaire de notre pays poursuit sa dégradation programmée", affectant non seulement les urgences, mais aussi d'autres services hospitaliers. Selon Franceinfo, le syndicat Samu Urgences de France (SUDF) abonde dans ce sens, contestant le chiffre avancé par le ministre. Marc Noizet, président du SUDF, estime que la situation des urgences cet été n'était guère meilleure qu'en 2023, et déplore "l'habituelle communication ministérielle destinée à rassurer l'opinion".

Les résultats d'une nouvelle enquête syndicale seront publiés à la mi-septembre.

Pour rappel, les syndicats du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes ont dénoncé, cette semaine, le décès de quatre patients cet été en raison de l'engorgement des urgences de l'hôpital.

La crise des urgences ne se limite pas au CHU Nantes. Le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention de France, Frédéric Valletoux, a déclaré au journal Ouest-France qu'une "cinquantaine d'hôpitaux sont actuellement en tension" à travers la France. Il a toutefois souligné que la situation est meilleure que l'été dernier, notamment grâce aux mesures issues de la mission flash sur les urgences. Ces mesures incluent la revalorisation des gardes de nuit et des heures travaillées les dimanches et jours fériés, qui commencent à "porter leurs fruits", selon le ministre démissionnaire. Cette déclaration du ministre est contestée par les syndicats, estimant que la crise des hôpitaux est plus importante qu'annoncée, sans amélioration remarquée.


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