AA / Jérusalem / Zain Khalil

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a révélé, dimanche, que des préparatifs sont en cours pour créer un département au sein du ministère de la Défense chargé de déplacer les Palestiniens de la Bande de Gaza.

Avec le soutien des États-Unis, Israël a commis un génocide dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 160 000 victimes parmi les Palestiniens, entre morts et blessés, dont une majorité de femmes et d'enfants, outre quelque 14 000 disparus et réduit l’enclave à l’état de ruines.

« Nous travaillons à la mise en place d'une administration de l'immigration et nous nous y préparons sous la direction du premier ministre (Benyamin Netanyahu) et du ministre de la défense (Israël Katz), sachant que le budget ne représentera pas un obstacle », a déclaré Smotrich.

Et le chef du parti Sionisme religieux, d'extrême droite, de poursuivre : « Des responsables de l'administration américaine m'ont dit : Vous ne pouvez pas permettre à deux millions de personnes qui haïssent Israël de rester si près de votre frontière ».

Israël a fait de la Bande de Gaza la plus grande prison du monde, lui imposant un blocus depuis 18 ans, alors que quelque 1,5 million de ses habitants, sur un total d'environ 2,4 millions de Palestiniens, se sont retrouvés sans abri après les destructions subies au cours de la guerre génocidaire menée par Tel-Aviv depuis octobre 2023.

« Si nous expulsons (déplaçons) 5 000 personnes par jour, cela prendra un an. La logistique est compliquée car il faut savoir qui ira dans quel pays », a déclaré Smotrich, ajoutant qu'« Israël travaille avec l'administration américaine (de Donald Trump) pour déterminer quels pays accueilleront les migrants de Gaza. »

Jusqu'à 14h50 GMT, le ministère israélien de la Défense n'a pas commenté les déclarations de Smotrich.

Un sommet arabe extraordinaire sur la Palestine, qui s'est tenu au Caire mardi dernier, a adopté un plan visant à reconstruire la Bande de Gaza sans en déplacer les Palestiniens ; la mise en œuvre de ce plan prendrait cinq ans et coûterait environ 53 milliards de dollars.

Israël et les États-Unis ont toutefois annoncé leur rejet de ce plan et leur attachement au plan du président américain Donald Trump, qui promeut depuis le 25 janvier le déplacement des Palestiniens de Gaza vers des pays voisins tels que l'Égypte et la Jordanie, ce qui a été rejeté par les deux pays, rejoints en cela par d'autres Etats arabes et des organisations régionales et internationales.

Israël occupe depuis des décennies des terres palestiniennes, syriennes et libanaises, et refuse de s'en retirer et d'établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, sur la base des frontières antérieures à la guerre de 1967.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj