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Sommet du Conseil européen : l'UE se penche sur les grands enjeux du bloc et les défis mondiaux

- Le sommet intervient après une intense période diplomatique, alors que les dirigeants de l'UE cherchent à répondre aux dynamiques transatlantiques en évolution et aux défis régionaux.

Ahmet Gençtürk  | 19.03.2025 - Mıse À Jour : 20.03.2025
Sommet du Conseil européen : l'UE se penche sur les grands enjeux du bloc et les défis mondiaux

Atina

AA / Athènes / Ahmet Gencturk

Le sommet du Conseil européen se tiendra jeudi à Bruxelles pour une réunion de deux jours.

Ce sommet réunira les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays membres, ainsi que le président du Conseil de l'UE, Antonio Costa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Plusieurs sujets cruciaux reflétant les priorités géopolitiques et économiques actuelles devraient être abordés.

Jeudi, premier jour des discussions, un déjeuner de travail est prévu avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Les échanges porteront sur les préparatifs de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans et de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement.

Ce sommet intervient après une intense période diplomatique, alors que les dirigeants de l’UE cherchent à répondre aux dynamiques transatlantiques en mutation et aux défis régionaux.

À l’agenda figurent des discussions sur la guerre en Ukraine, avec un accent particulier sur le soutien continu du bloc à Kiev, dans un contexte de tensions accrues et de nécessité de garanties sécuritaires.

La défense européenne sera également un sujet clé. Les dirigeants devraient explorer des moyens de renforcer les capacités militaires et d'aborder les questions de financement, notamment en prévision d’un éventuel Livre blanc européen sur la défense.

La compétitivité économique de l’UE et le prochain cadre financier pluriannuel, incluant de nouvelles ressources, seront examinés, tout comme les politiques migratoires et les derniers développements au Moyen-Orient.

D’autres questions de politique étrangère, telles que les relations UE-Royaume-Uni et les politiques environnementales mondiales, pourraient également être abordées. Les discussions devraient également inclure les enjeux liés aux océans et à la sécurité énergétique, à la lumière des récentes réunions ministérielles préparatoires.


  • Compétitivité

L’UE vise à relever divers défis en renforçant sa compétitivité, son autonomie et sa résilience pour garantir prospérité et leadership mondial. S’appuyant sur des conclusions antérieures, telles que celles d’avril 2024, la déclaration de Budapest, et les récentes propositions de la Commission sur la Competitiveness Compass, l’accord industriel propre et les paquets de simplification.

Les dirigeants de l’UE accorderont la priorité à trois axes dans leur débat sur la compétitivité : la simplification, l’énergie, et l’union de l’épargne et de l’investissement. Ils aborderont également l’innovation industrielle, le renouvellement et la décarbonation, ainsi que le développement des compétences et des secteurs clés comme l’automobile, l’acier et les métaux.


  • Ukraine

L’UE défend l’idée que l’Ukraine doit être dans la meilleure position possible avant, pendant et après les négociations pour mettre fin à la guerre Moscou-Kiev.

Dans ce contexte, les dirigeants européens devraient faire le point sur les récents développements, notamment en renforçant le soutien économique et militaire à l’Ukraine, ainsi que sur la proposition de cessez-le-feu avancée par les États-Unis.

Certains médias ont récemment rapporté que le bloc prépare un scénario où les conclusions du sommet des 20-21 mars sur l’Ukraine pourraient être adoptées sans le soutien de la Hongrie, qui s’y était publiquement opposée auparavant.

Jusqu’à présent, l’UE a fourni 138,2 milliards d’euros (150,6 milliards de dollars) à l’Ukraine. Elle a annoncé qu’elle contribuerait cette année à hauteur de 30,6 milliards d’euros, y compris des financements issus du Ukraine Facility et du prêt exceptionnel accéléré des recettes du G7.


  • Défense

L’UE intensifie ses efforts pour améliorer ses capacités de défense face aux menaces actuelles et émergentes, alors que les États-Unis réorientent leur attention vers l’Indo-Chine.

Cette poussée pour la "préparation à la défense" vise à préparer l’UE à répondre efficacement aux défis sécuritaires, tels que les tensions géopolitiques, les avancées technologiques en matière de guerre, et les conflits potentiels.

Lors de la réunion la plus récente du Conseil européen, les dirigeants de l’UE ont souligné la nécessité d’accélérer les processus et de sécuriser les financements pour renforcer les capacités de défense.

Ils ont également défini des « domaines prioritaires d’action » au niveau européen, garantissant que ces efforts soient cohérents avec les objectifs de l’OTAN. Cette cohérence souligne l’engagement de l’UE à compléter, et non à dupliquer, le travail de l’alliance.

Lors du sommet à venir, les dirigeants devraient discuter du Livre blanc sur l’avenir de la défense européenne, qui expose la vision du bloc pour l’intégration de la défense, les besoins d’investissement et le développement des capacités. Ils décideront également des prochaines étapes concrètes, témoignant d’un processus en cours d’affinement et de mise en œuvre des priorités en matière de défense.

À l’issue du sommet vendredi soir, les dirigeants européens tiendront une réunion axée sur la défense avec les dirigeants de la Türkiye, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Islande et de la Norvège, ainsi que ceux de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et du Japon, par vidéoconférence.


  • Moyen-Orient

Les dirigeants de l’UE aborderont également la situation et les derniers développements au Moyen-Orient, notamment à Gaza, où Israël a violé le cessez-le-feu mardi, tuant plus de 400 Palestiniens, ainsi que la situation en Syrie.

L’UE a exprimé son regret face aux frappes israéliennes sur Gaza suite à l’effondrement du cessez-le-feu et a appelé à la retenue ainsi qu’au rétablissement de l’accès à l’aide humanitaire.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a déclaré être "choqué et attristé" par les pertes civiles causées par les frappes aériennes israéliennes.

En ce qui concerne la Syrie, l’UE a accueilli lundi la 9ᵉ conférence des donateurs et annoncé un plan d’aide de plusieurs milliards d’euros pour le pays.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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