Syrie : Le bébé Abdurrahman portera toute sa vie la trace des attaques d'Idleb
Malgré toutes les interventions médicales, l'œil droit bébé Abdurrahman, blessé lors d'une attaque du régime syrien, n'a pas pu être sauvé.

İdlib
AA/ Idleb - Syrie / Adham Kako, Eşref Musa, Ahmad Wais, Mehmet Burak Karacaoğlu
Le nourrisson Abdurrahman, âgé de 2 mois, et né à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, est l'un des enfants dont la vie a été assombrie par les attaques du régime syrien et de ses alliés.
Une roquette lancée par le régime et des groupes terroristes étrangers soutenus par l'Iran quelques jours avant le cessez-le-feu annoncé le 5 mars, a touché une maison où vivaient le petit Abdurrahman et sa famille.
Le bébé, qui est né sous les bombardements, a été grièvement blessé à l'œil droit, à la suite d'un éclat d'obus.
Bien que le bébé Abdurrahman ait été transporté à l'hôpital Babülhava, à la frontière turque, et malgré toutes les interventions, les médecins n'ont pas pu sauver son œil.
Le nourrisson dont l'œil a été remplacé par un œil prothétique, vivra toute sa vie avec cette trace indélébile des attaques du régime.
- La famille fait appel à l'aide
La famille devenue sans-abri espère qu'on lui viendra en aide.
Le père d'Abdurrahman, Zahir Djabi, a déclaré au journaliste de l'Agence Anadolu qu'il avait perdu sa mère lors d'une attaque similaire il y a 5 ans dans la même maison où son bébé avait été blessé, dans le village de Djanoudiya, au nord-ouest d'Idleb.
- "Les médecins ont demandé ma signature pour retirer l'œil de mon enfant"
Le père désemparé a décrit l'incident au cours duquel son bébé, Abdurrahman a perdu un œil:
"Je suis sorti pour aller chercher du bois. Les roquettes ont commencé à tomber. Une des roquettes a frappé notre maison. J'ai ouvert la porte, partout, il y avait des décombres, et la poussière. J'ai demandé à ma femme si elle avait quelque chose", a-t-il expliqué.
"Ma femme m'a signalé du sang à la tête de Abdurrhaman. J'ai emmené Abdurrahman à l'hôpital immédiatement. Je courais en étreignant Abdurrahman, pour arriver au plus proche centre médical. Ils ont examiné la situation, mais m'ont signalé que la situation n'était pas bonne. Ils l'ont transféré à l'hôpital Babülhava", a ajouté le père du bébé, décrivant ainsi les scènes suivantes :
"À la suite de radiographies, il s'est avéré qu'il y avait des blessures à la tête, des saignements et deux fissures dans le crâne. Les médecins l'ont traité, ça a cessé de saigner, mais son œil est resté [blessé]."
Djabi, qui a été déplacé avec sa femme et ses 3 enfants, a déclaré: "Les médecins m'ont demandé de signer pour qu'ils puissent retirer l'œil de mon enfant. Je n'ai pas osé le premier jour. Je ne savais pas quoi faire tellement j'étais désespéré, mais d'un autre côté, je me réconfortais en me disant qu'au moins il état vivant, grâce à Allah. Ils ont donné la date de l'opération. Après l'opération, qui a duré environ une heure trente, les médecins ont dit que la procédure était terminée", a-t-il rapporté.
- "Que ces attaques cessent désormais"
Djabi a fait état de sa tristesse pour son fils, qui a été condamné à vivre toute sa vie avec un seul œil:
"Quand je regarde d'autres enfants, ils ont deux yeux, mais mon fils a perdu un œil alors qu'il n'était coupable de rien. Je prie Allah de donner une bonne vie à mon fils. Espérons qu'Abdurrahman sera le dernier enfant blessé", a déclaré le père du bébé , et a ajouté :
"Il y a 5 ans, ma mère de 60 ans, et maintenant mon fils de 2 mois, ont été victimes de ces attaques.
Aucun d'eux n'a commis de crime. Que désormais ces attaques prennent fin!".
- "Les enfants sont les plus exposés aux attaques"
Le docteur Mahmut Kaddah, de l'hôpital où le bébé a été opéré, a déclaré:
"Le morceau de shrapnel a causé de graves dommages à l'œil droit. Nous n'avons pas pu sauver l'œil du bébé. Nos ophtalmologistes ont dû prendre l'œil d'Abdurrahman."
Notant que le bébé est en bonne santé, Kaddah a ajouté: "Depuis le début de la guerre civile, les enfants sont les plus exposés aux attaques. Beaucoup d'enfants gravement blessés, ressortis des décombres, ont été amenés à notre hôpital", a expliqué le docteur Kaddah.
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