Tunisie / Législatives: le SNJT appelle à ne pas soumettre la Télévision nationale aux ordres de l’ISIE
- Le Syndicat national des journalistes tunisiens a déclaré que ''soumettre la Télévision nationale aux ordres de l’ISIE est une violation flagrante de l'indépendance des médias publics''
Tunisia
AA/Tuni/Yosra Ouanes
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a appelé mardi, à ne pas impliquer l'établissement de la Télévision nationale dans les campagnes des candidats au second tour des élections législatives, prévues le 29 janvier.
Dans un communiqué, le Syndicat a déclaré: ''l'Instance supérieure indépendante pour les élections tente de s'emparer de la télévision d'État et d'imposer les questions et les sujets qui seront abordés lors des couvertures médiatiques directes des prochaine élections législatives''.
Le Syndicat a estimé que "l'assujettissement de la Télévision publique tunisienne aux diktats de l'Instance supérieure indépendante pour les élections est une violation flagrante de l'indépendance des médias publics".
Le porte-parole de l'ISIE Mohamed Tlili Mansri a, de son côté, affirmé dans des déclarations à la presse qu'une coordination a été tenue avec la télévision nationale (officielle) pour tenir des débats directs entre les candidats, et que divers les détails sont actuellement en discussion entre la direction exécutive de l'ISIE et la Télévision nationale."
D'autre part, le Syndicat affirme que l'ISIE "cherche, à travers son partenariat avec la Télévision publique, à faire mainmise sur les débats entre candidats au second tour des élections législatives''.
Jusqu'à 13h35 (GMT), l'Instance supérieure indépendante pour les élections n'a émis aucun commentaire à ce sujet.
Le deuxième tour des élections législatives anticipées aura lieu le 29 janvier, la campagne électorale débutant le 16 janvier, jusqu'au vendredi 27 janvier, sachant que le samedi 28 janvier sera le jour du silence électoral (la veille du scrutin).
262 candidats sont en lice pour le second tour des élections, dont 65% de cadres de l'Etat appartenant au secteur public et 6% de retraités.
Le premier tour du scrutin s'est tenu le 17 décembre et a enregistré un faible taux de participation de 11,22 % des électeurs, ce que les partis politiques ont considéré comme un échec des mesures d'exception instaurées par le président du pays, Kaïs Saïed, et ont appelé à des élections présidentielles anticipées.
Ce scrutin est le dernier épisode d'une série de mesures d'exception que Saïed a entrepris d'imposer le 25 juillet 2021, et qui a été précédé par la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, ainsi que l'adoption d'une nouvelle Constitution par voie de référendum le 25 juillet 2022.
Certaines parties de la société civile tunisienne considèrent ces mesures comme une "consécration du pouvoir individuel absolu", tandis que d'autres forces y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui avait renversé le régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Quant à Saïed, qui a été élu à la présidence en 2019 pour un mandat de 5 ans, il affirme que les mesures qu'il a adoptées sont "légales et nécessaires" pour sauver l'État d'un "effondrement total."
*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni
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