Tunisia
AA / Tunis / Hajer Cherni
Le représentant du ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mohamed Ben Saïd, a affirmé, en marge d’un débat sur la ''Prévention et gestion des sécheresses et des inondations'', organisé dans le cadre du 5ème Forum méditerranéen de l’Eau, que les catastrophes liées aux aléas naturels ont fait 1098 morts (hors Covid-19), touché près de 300 mille personnes et détruit ou endommagé près de 45 000 habitations en Tunisie, depuis 1980 jusqu’à l’an dernier (2023).
Placé sous le thème :''Ensemble pour une sobriété hydrique partagée'' et organisé à l’initiative de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), de l’Institut méditerranéen de l’eau et de l’Union pour la Méditerranée, le 5ème Forum méditerranéen de l’Eau a insisté sur l'importance d’évoluer vers une approche intégrée de la gestion des ressources en eau. Ce forum intervient, également, en prévision du Forum mondial de l’Eau qui se tiendra à Bali en Indonésie, du 18 au 24 mai 2024 et qui aura pour thème ''L’eau pour une prospérité partagée''.
Lors du forum, tenu à Tunis, Mohamed Ben Saïd a rappelé que la Tunisie fait face, ''à 25 ans de sécheresse avec une augmentation marquée du nombre des journées chaudes et de la température moyenne annuelle d’environ 1,4%'', a rapporté l'agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).
En effet, selon la base de données sur les pertes dues aux catastrophes, finalisée par le ministère de l’Environnement en 2014, la Tunisie a été soumise à environ 2500 catastrophes qui ont causé 1075 décès entre 1980 et 2013.
Quant aux pertes et dégâts dus aux inondations de Nabeul en 2018, le responsable du ministère a signalé 106 millions de dollars de pertes et 2400 emplois perdus. Alors qu'entre 2005 et 2020, la Tunisie a aussi subi 4332 incendies de forêt, détruisant environ 41 000 hectares de zones forestières.
De son côté, Faiez Msallem, représentant de la direction des barrages relevant du ministère de l’Agriculture a expliqué que ''face à ces pertes et ces menaces croissantes, le ministère de l’Agriculture a mis en place deux grands programmes, visant, le premier, à protéger les villes et les terres agricoles contre les inondations, et le deuxième, à bénéficier des excédents pluviométriques des périodes pluvieuses, pour couvrir les besoins des régions les plus impactées par la sécheresse'', a fait valoir la TAP.
Concernant le projet de protection des villes et des terres agricoles contre les inondations, Msallem a indiqué que ''la première partie de ce projet, couvre 80 km de la frontière algérienne jusqu’au barrage de Sidi Salem, moyennant un coût de 80 millions de dollars, soit 220 millions de dinars''.
Toujours d'après la TAP, ''cette partie est réalisée à 85%. La deuxième partie concerne l’oued Mdjerda et ses affluents et consistera à calibrer les débits au niveau de cet oued pour protéger les villes et les terres environnantes. Un premier appel d’offres relatif à ce projet est déjà lancé par le ministère''.
Wafa Ben Amor, de la Direction de l’Hydraulique urbaine relevant du ministère de l’Equipement est revenue, à son tour, sur les actions prises face aux menaces des inondations. Et d'expliquer que ''les investissements mobilisés par son département, sont passés de 15 millions de dinars en 2011 à 195 millions de dinars en 2023, ce qui reflète clairement les effets des changements climatiques sur le pays''.
Ben Amor a, en ce sens, affirmé ''qu'une étude stratégique de gestion des risques des inondations en Tunisie a été déjà lancée, moyennant une enveloppe de 12 millions de dinars. Cette étude permettra de dégager une cartographie des risques et servira à ajuster les prochains plans d’aménagement urbains en fonction des risques potentiels'', a conclu la TAP.