AA / Paris / Fatih Karakaya

Les deux tremblements de terre qui ont frappé la Türkiye, lundi dernier, ont ému le monde entier, en l'occurrence la communauté turque d’Europe.

En effet, sur les réseaux sociaux, Anadolu a pu consulter de nombreux témoignages des Franco-Turcs qui ont de la famille dans les zones sinistrées.

Face à une situation inédite, la communauté s’est organisée autour de ses nombreuses associations et mosquées pour venir en aide aux sinistrés. Même les personnes qui n'ont aucun lien avec la région œuvrent de toutes leurs forces pour adhérer à cet élan de solidarité.

De son côté, l’Ambassade de Türkiye en France a organisé des réunions locales dans plusieurs villes afin de mettre au clair les modalités d’acheminement des aides.

En effet, face à l'urgence, plusieurs associations ont organisé des collectes de matériels et de vivres, mais les règles internationales imposent une certaine procédure dans l’acheminement de l’aide.

C’est pourquoi certaines associations ont privilégié la collecte de fond au profit des sinistrés.

C’est le cas de l’Union turco-islamique des affaires religieuses en France (Ditib France).

Dans un entretien accordé à Anadolu, le président du Dr Bayram Demi̇rtaş a annoncé que l’association « avait déjà rassemblé plus de 5 millions d’euros au dimanche soir ».

« Dès que le tremblement de terre s'est produit, nous avons procédé à une large consultation auprès de nos attachés régionaux et des conseils de gestion de la Ditib sur ce que nous pouvions faire matériellement et spirituellement », explique d’abord le président.

Selon ses explications, ces consultations ont « permis de déduire que l'aide en espèces serait plus appropriée que l'aide en nature ».

Ainsi, Ditib France a considéré qu'« un travail de longue haleine serait nécessaire ».

Même si le Ditib, à travers ses réseaux de 265 associations et mosquées dans toute la France, a reçu des dons en nature, il « s’est plutôt concentré sur l'aide en espèces et dans ce sens, plus de 5 millions d'euros sont entrés sur nos comptes bancaires jusqu'à présent. Nous les transférons progressivement sur les comptes de la Fondation religieuse turque », poursuit le président.

Pour rappel, la Fondation Diyanet (direction des affaires religieuses en Türkiye) est présente sur le terrain dans la région avec des camions mobiles et des milliers d'employés et de bénévoles.

« Comme elle fournit toutes sortes d'aides, de la soupe chaude aux vêtements, nous veillons à ce que nos aides parviennent à notre Fondation au quotidien en transmettant les aides que nous réalisons jour après jour », conclut le président qui rappelle que les mosquées organisent aussi des veillées spirituelles.

De son côté, Kerem Karagoz, secrétaire général de Ditib Paris, a déclaré à Anadolu que « l’aide monétaire était plus importante que les vêtements ».

Ainsi, selon lui, « les besoins seront plus satisfaits et beaucoup plus rapidement ».

Il a, ensuite, rappelé que la campagne de don lancée dans toutes les mosquées de France rattachée au Ditib a permis de récolter plus de 5 millions d’euros et que les « fonds seront transférés à la fondation Diyanet en Türkiye ».

Regrettant de « ne pas pouvoir revenir en arrière », Karagoz a promis de soigner « les blessures des frères et sœurs qui se trouvent dans cette catastrophe ».

Lundi 6 février à l'aube, un tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé le sud de la Türkiye et le nord de la Syrie, suivi d'un autre quelques heures plus tard avec une magnitude de 7,6 et des centaines de répliques violentes, qui ont fait d'énormes pertes en vies humaines et en biens dans les deux pays.