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Türkiye/Syrie: Plus de 4 000 familles font appel à l'Association pour les personnes disparues de la prison de Saidnaya

- Les familles des personnes emprisonnées ou enlevées en Syrie font également appel à l'Association des prisonniers et des personnes disparues de la prison de Saidnaya, à Gaziantep, pour retrouver leurs proches après la chute du régime baasiste

Okan Coşkun  | 24.12.2024 - Mıse À Jour : 24.12.2024
Türkiye/Syrie: Plus de 4 000 familles font appel à l'Association pour les personnes disparues de la prison de Saidnaya

Gaziantep

AA / Gaziantep / Okan Coskun

Depuis 2017, plus de 4 000 familles se sont adressées à l'Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saidnaya, à Gaziantep dans le sud de la Türkiye, pour retrouver leurs proches qui ont été enlevés ou arrêtés par le régime d'Assad en Syrie.

Des familles dont les proches ont été arrêtés ou enlevés dans différentes villes de Syrie se sont adressées à l'Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saidnaya à Gaziantep pour retrouver leurs proches après le renversement du régime Baas, après 61 ans de pouvoir, le 8 décembre.

Dans le cadre du travail effectué par l'association, les familles tentent de retrouver leurs proches par le biais d'entretiens vidéo avec des personnes libérées de prisons en Syrie.

Riyad Avlar, l'un des fondateurs de l'Association des prisonniers et des personnes disparues de la prison de Saidnaya à Gaziantep, qui a été arrêté en 1995 pour espionnage et torturé dans la même prison, où il a passé 21 ans, a créé une base de données en 2017 pour conserver les informations qu'il a reçues des prisonniers qu'il a rencontrés en prison.

La base de données, où sont également enregistrées les familles à la recherche de leurs proches, contient des informations et des photographies obtenues auprès d'anciens prisonniers. Plus de 4 000 familles se sont adressées à l'association jusqu'à présent et l'association aide les familles syriennes à retrouver leurs proches.


- "Malheureusement, j'ai annoncé une triste nouvelle à de nombreuses familles"

Riyad Avlar a déclaré au correspondant d'AA qu'ils ont créé deux bases de données en 2017 au sein de l'association concernant les personnes incarcérées en Syrie, et qu'ils ont organisé des entretiens avec les familles.

"Les familles réfugiées en Türkiye ont commencé à s'adresser à nous et il y a plus de 4 000 demandes. Nous analysons les questions contenues dans ces bases de données. Nous ne disons pas à la famille 'nous avons retrouvé votre fils mais il est mort'. Nous demandons au témoin de l'incident de rencontrer la famille. Malheureusement, j'ai dû annoncer une triste nouvelle à de nombreuses familles", a-t-il expliqué.


- "Mon fils a été arrêté le jour de son anniversaire"

Fatma al-Hariri, Syrienne de 58 ans, a déclaré que ses deux enfants, Suhayb (34 ans) et Mehmet Iqbal (32 ans), étaient portés disparus.

Elle a expliqué qu'elle n'avait reçu aucune nouvelle de ses enfants jusqu'à présent et que de nombreux membres de sa famille étaient également portés disparus.

Hariri a déclaré que le dernier appel téléphonique qu'elle a passé avec son fils Suhayb remonte au 22 novembre 2012 et qu'il a été arrêté deux jours plus tard, ajoutant : "Je garde espoir et je demande aux autorités compétentes de prendre des mesures rapides".


- "Nous avons vécu la joie des proches de tous les Syriens disparus"

Ruweida Rajab Aha a déclaré qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de son frère Mohammad Hamza, un opposant au régime, depuis 10 ans.

"Mon frère a été arrêté en 2008 et nous sommes allés le voir jusqu'en 2014. Après cela, nous n'avons plus eu de nouvelles. Mon frère était célibataire et étudiant en quatrième année d'université. Mon frère était détenu à la prison de Saidnaya", a-t-elle partagé.

Lorsqu'ils ont appris la nouvelle de la chute du régime d'Assad, leurs espoirs ont fleuri comme s'ils venaient d'arriver au monde.

"Nous avons vraiment eu l'impression de renaître, nos espoirs épuisés ont refleuri. Les mots ne suffisent pas à décrire la joie que nous avons ressentie lorsque le régime Assad est tombé. Nous n'avons pas reçu de nouvelles de mon frère, mais nous avons éprouvé la joie des proches de tous les Syriens disparus. Cette joie s'est encore accrue avec l'ouverture des portes de la prison de Saidnaya. On dit qu'il existe encore des prisons secrètes en Syrie, mais nous avons encore de l'espoir. Nous continuerons à garder espoir car il n'y a aucune donnée indiquant qu'il était parmi les morts".


* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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