UE : Faire des concessions avant les pourparlers de paix sur l'Ukraine est une « grave erreur »
- Une « paix globale ne peut pas être un simple cessez-le-feu » et ne peut pas « récompenser l'agresseur », déclare le président du Conseil de l'UE, Antonio Costa
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Ankara
AA / Ankara / Nur Asena Erturk
Faire des concessions avant toute négociation de paix sur l'Ukraine est « une énorme erreur », a déclaré le président du Conseil de l'UE, samedi.
Lors de la conférence de Munich sur la sécurité, Antonio Costa a déclaré que l'Europe « n'abandonnera pas » l'Ukraine et continuera à soutenir son effort de guerre.
« Seule l'Ukraine peut définir les conditions d'une négociation. Supposer des concessions avant toute négociation est une énorme erreur », a déclaré le responsable de l'UE.
Ses déclarations interviennent alors que le président américain Donald Trump a affirmé que les pourparlers de paix entre l'Ukraine et la Russie pourraient commencer « immédiatement », ce qui a suscité des inquiétudes chez certains alliés européens quant à d'éventuelles concessions.
Costa a souligné qu'une « paix globale ne peut pas être un simple cessez-le-feu » et ne peut pas « récompenser l'agresseur ».
« Elle doit garantir que la Russie ne sera plus une menace pour l'Ukraine, pour l'Europe, pour ses voisins, et qu'elle cessera d'être une menace pour la sécurité internationale », a-t-il ajouté.
S'engageant à ce que l'UE « assume pleinement ses responsabilités » dans la construction de la paix en Ukraine, il a ajouté qu'il n'y aurait « aucune négociation crédible et fructueuse, aucune paix durable sans l'Ukraine et sans l'Union européenne ».
Le président tchèque Petr Pavel a également souligné que l'Europe ne pouvait être absente de la table des négociations. Il a ajouté que les pays qui soutiennent l'Ukraine devraient se concentrer sur les questions de ressources financières, de capacités militaires et de reconstruction d'après-guerre.
« Mais nous pouvons également commencer à préparer l'Ukraine à l'adhésion à l'UE, de manière très progressive, étape par étape », a-t-il déclaré.
** L'adhésion à l'OTAN est la meilleure chose à offrir à l'Ukraine
La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a déclaré qu'elle n'avait jamais cru que « la guerre en Ukraine concernait principalement l'Ukraine », mais plutôt la Russie et ses « ambitions impériales ».
« La meilleure chose à offrir à l'Ukraine, soyons honnêtes, je sais que certains alliés s'y opposent, c'est l'adhésion à l'OTAN. Si l'Ukraine était membre de l'OTAN, il n'y aurait jamais eu de guerre en Ukraine », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que les pays européens devaient développer leurs économies et augmenter leur production militaire afin de mieux fournir à l'Ukraine les armes dont elle a besoin sur le champ de bataille.
« Je ne dis pas que nous sommes en temps de guerre, mais nous ne pouvons plus dire que nous sommes en temps de paix. Nous devons donc changer d'état d'esprit. Nous devons avoir un sentiment d'urgence », a-t-elle prévenu.
Pour Friedrich Merz, chef de file des chrétiens-démocrates allemands, il est « absolument inacceptable que la Russie et les États-Unis d'Amérique négocient sans l'Ukraine et sans les Européens ».
Le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a quant à lui critiqué la récente position de certains alliés à l'égard de la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
« Si l'OTAN estime une année que l'Ukraine est sur la voie irréversible de l'adhésion à l'OTAN, et que l'année suivante, elle décide que nous n'avons pas vraiment dit la vérité... cela remet vraiment en question la nature de la prise de décision au sein de l'OTAN », a-t-il déclaré.
Lors d'une réunion de l'Alliance tenue à Bruxelles en début de semaine, le nouveau Secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a déclaré que les États-Unis « ne croient pas que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN soit une issue réaliste d'un règlement négocié » et qu'il s'agit d'un « objectif illusoire ».
Le ministre britannique de la défense, John Healey, a quant à lui déclaré que l'Ukraine avait sa place au sein de l'OTAN, mais que cela « prendrait du temps ».
Mark Rutte, Secrétaire général de l'OTAN, a néanmoins déclaré aux journalistes à Munich, vendredi, que « l'adhésion à l'OTAN (n'a) jamais été promise à l'Ukraine dans le cadre de l'accord de paix ».
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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