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Voile dans le sport : le Gouvernement français clarifie sa position et soutient l’interdiction en compétition

– L’exécutif soutient la proposition de loi du Sénat interdisant les signes religieux dans le sport, après des divisions au sein du gouvernement

Ümit Dönmez  | 19.03.2025 - Mıse À Jour : 19.03.2025
Voile dans le sport : le Gouvernement français clarifie sa position et soutient l’interdiction en compétition

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Gouvernement français a annoncé son soutien à la proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux lors des compétitions sportives. Sophie Primas, porte-parole de l’exécutif, a affirmé ce mercredi matin sur France 2 que "l’ensemble du gouvernement est derrière la proposition de loi telle qu’elle est sortie du Sénat".

Porté par le sénateur Les Républicains (LR) Michel Savin, ce texte interdit l’affichage ostensible d’appartenance religieuse lors des compétitions départementales, régionales et nationales organisées par les fédérations sportives délégataires.

Cette clarification intervient après plusieurs déclarations discordantes au sein du gouvernement. La ministre des Sports, Marie Barsacq, avait qualifié l’interdiction du voile dans le sport de "non-priorité", tandis que la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, avait estimé que la responsabilité revenait aux fédérations sportives. À l’inverse, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, et Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, plaidaient pour une interdiction stricte, dénonçant une "naïveté" sur cette question.

Face à cette cacophonie, le Premier ministre François Bayrou a convoqué les ministres concernés mardi à Matignon pour un recadrage. "Le Premier ministre a tranché", a déclaré Sophie Primas, rappelant que les divergences de points de vue n’empêchent pas l’unité gouvernementale.

Gérald Darmanin était allé jusqu’à mettre sa démission en jeu en cas de refus d’interdiction. "Je ne peux pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions", avait-il prévenu dans une déclaration au Parisien. Cette menace illustre l’enjeu politique de ce débat qui s’inscrit dans un contexte plus large de tensions autour des signes religieux dans l’espace public en France.

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a pour sa part exprimé une position plus nuancée. Selon lui, "interdire le voile dans le sport de manière générale serait contraire à la laïcité", qui impose la neutralité de l’État mais pas "l’uniformisation des pratiques personnelles". Il reconnaît néanmoins que des restrictions peuvent être justifiées pour les athlètes représentant la France.

Le texte du Sénat doit encore être examiné par l’Assemblée nationale, où il pourrait faire l’objet d’intenses débats. S’il est adopté, il aura des conséquences directes pour de nombreuses sportives portant le voile, qui se retrouveraient privées de compétitions officielles.

Cette question du port du voile dans le sport continue donc d’agiter la sphère politique, alimentant un débat récurrent sur la place de la laïcité et la visibilité de l’Islam en France.

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