AA/ Washington / Michael Hernández

Les forces israéliennes opérant en Cisjordanie occupée se sont livrées à une pratique « absolument inacceptable » lorsqu'elles ont attaché un Palestinien blessé au capot d'un véhicule militaire, a déclaré lundi le Département d'État.

Le porte-parole Matthew Miller a déclaré que le département avait examiné les images "choquantes" qui circulaient sur les réseaux sociaux, ajoutant que les personnes "ne devraient jamais être utilisées comme boucliers humains".

"L’armée israélienne devrait enquêter rapidement sur ce qui s’est passé et demander des comptes aux reponsables », a-t-il déclaré, faisant référence à l’armée israélienne. "J'ai vu la déclaration de l'armée selon laquelle les actions étaient incompatibles avec les ordres reçus par ces soldats, et que l'incident faisait l'objet d'une enquête. Les personnes impliquées rendront des comptes en conséquence", a-t-il ajouté.

Un Palestinien blessé par balle a été filmé avec des taches de sang sur ses vêtements, alors qu'il était attaché au capot d'un véhicule blindé menant un convoi militaire dans les rues de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Des témoins oculaires ont déclaré à Anadolu que l'incident s'est produit dans le quartier de Jabariyat à Jénine après que les forces israéliennes ont assiégé une maison, suggérant que "l'armée a utilisé la personne blessée comme bouclier humain pour quitter la zone sans être exposée aux explosifs ou aux tirs des combattants de la résistance".

Les témoins ont déclaré que l'armée israélienne avait ensuite remis le blessé aux équipes du Croissant-Rouge palestinien qui l'avaient transporté vers un hôpital voisin pour y être soigné.

Ils ont déclaré que l'homme avait reçu une balle dans le torse, mais que sa blessure ne mettait pas sa vie en danger.

"Ce qui s'est passé est une autre scène des crimes quotidiens commis par les (forces) d'occupation israéliennes contre le peuple palestinien, en particulier contre ceux qui sont en détention", a déclaré à Anadolu le directeur du Club des prisonniers palestiniens, Abdullah al-Zagari.

Al-Zagari a imputé la responsabilité de ce crime à « l'occupation israélienne, ainsi qu'à la communauté internationale silencieuse qui n'a pris aucune mesure pour mettre fin à ces crimes ».

Les tensions montent d'un cran en Cisjordanie occupée depuis qu'Israël a lancé une offensive militaire meurtrière contre la bande de Gaza, qui a tué plus de 37 500 Palestiniens depuis le 7 octobre.

Depuis, au moins 553 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, dont 133 enfants, et près de 5 200 blessés par les tirs de l'armée israélienne en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé.

*Traduit de l'anglais par Wejden Jlassi