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Économie, sécurité, immigration et politique: ce qu’il faut retenir du discours de politique générale de Barnier

- Le chef du gouvernement français s’est adressé aux députés pendant plus d’une heure pour dévoiler les grands axes de la politique qu’il souhaite mener à Matignon

Feiza Ben Mohamed  | 01.10.2024 - Mıse À Jour : 01.10.2024
Économie, sécurité, immigration et politique: ce qu’il faut retenir du discours de politique générale de Barnier

Provence-Alpes-Cote d Azur

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le Premier ministre français, Michel Barnier, s’est adressé mardi, aux députés depuis l’Hémicycle, prononçant son discours de politique générale, axé sur plusieurs priorités, dont la sécurité, l’immigration, l’économie, ou encore la situation géopolitique internationale.

Dès le début de sa prise de parole très attendue, le chef du gouvernement a fait savoir qu’il se fixait « deux exigences: la réduction de (la) double dette budgétaire et écologique » du pays.

Il a notamment expliqué que la volonté de son gouvernement est de « ramener le déficit » de la France « à 5% en 2025 » et de « revenir sous le plafond de 3% en 2029 ».

« J’entends parler d’une 'épée de Damoclès' qui pèserait au-dessus de mon gouvernement. (...) La véritable épée de Damoclès, c’est notre dette financière colossale - 3228 milliards d’euros - qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice », a-t-il déclaré à ce propos.

Pour tenter de résorber la dette, il souhaite mettre en place « un partage de l’effort » qui « conduira à demander une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants » ainsi qu’une « contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés afin d’éviter les stratégies de défiscalisation des plus gros contribuables ».

Il promet néanmoins qu’en 2025, « les deux tiers de l’effort de redressement viendront de la réduction des dépenses » de l’Etat.

Michel Barnier a ensuite abordé la question de l’écologie à travers les émissions de gaz à effet de serre dont il annonce qu’elles ont « diminué de 3,6% au premier semestre 2024 ».

Le chef du gouvernement s’est, par ailleurs, inquiété du pouvoir d’achat des Français et estime qu’il faut « lutter rapidement contre la vie chère qui frappe », notamment dans les territoires ultramarins.

Il souhaite présider à ce propos, « un comité interministériel des Outre-mer » au cours du premier trimestre 2025.

Cette question centrale, qui provoque notamment des soulèvements dans certains territoires, l’a ensuite amené à annoncer que le projet de loi de dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie ne sera pas soumis au Congrès, et que les élections provinciales locales y sont reportées.

« Notre objectif est que tous les Français frappés par la vie chère constatent dès l’année prochaine une amélioration de leur niveau de vie », a-t-il martelé avant d’indiquer que le SMIC serait augmenté dès le 1er novembre en anticipation de la revalorisation prévue au 1er janvier.

Et de poursuivre: « Le niveau de vie des Français dépend aussi de leur salaire et des prix. La baisse de l'inflation est très nette, il faut maintenant la répercuter sur les factures d'électricité et à la caisse du supermarché ».

S’agissant ensuite de la crise agricole qui s’est propagée en France à l’hiver dernier, le Premier ministre promet la reprise « sans délai » de l'examen du projet de loi sur la souveraineté agricole, interrompu en juin après la dissolution de l’Assemblée nationale.

Il a ensuite poursuivi sa prise de parole en évoquant la lutte contre les déserts médicaux ainsi que sa volonté à faire de l’enseignement un domaine plus attractif pour les professionnels.

S’agissant d’un sujet sur lequel il était très attendu, Michel Barnier a fait savoir qu’il allait « réduire méthodiquement » les « procédures administratives dans les commissariats et les gendarmeries « pour augmenter le temps de présence des forces de l’ordre sur la voie publique ».

« Nous proposerons des peines de prison courtes et immédiatement exécutées pour certains délits », a-t-il détaillé, avant de glisser vers la thématique de l’immigration.

Le chef du gouvernement estime que la France ne maîtrise « plus de manière satisfaisante (sa) politique migratoire » et veut mettre en place un système qui lui permettra d’aller vers plus de contrôle en la matière.

Il propose par exemple « de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français ».

Enfin, et pour clôturer le déroulé de son discours, le locataire de Matignon est revenu sur la situation géopolitique internationale à Gaza et au Liban.

« Cette violence n'a que trop duré. La France appelle et continuera d'appeler à un cessez-le-feu à Gaza (…). Nous savons que la clé de la paix et de la stabilité dans la région à long terme repose sur une solution à deux Etats », a-t-il affirmé après avoir réitéré son appel à la libération des otages encore détenus par le Hamas.

Enfin, sur la situation au Liban, Michel Barnier estime qu’elle exige une « pleine mobilisation (…) pour faire cesser au plus vite les hostilités qui menacent gravement la stabilité de toute cette région ».

Pour rappel, ce discours de politique générale était particulièrement scruté et permet désormais de connaître les dossiers prioritaires du nouveau gouvernement français.

Le Premier ministre, qui ne dispose d’aucune majorité au sein de l’Hémicycle, n’a pas souhaité se soumettre aux votes des députés.

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