AA / Washington / Rabia Iclal Turan

L'Université de New York (NYU) a ouvert une enquête après la profanation, survenue jeudi après-midi, d'une salle de prière utilisée par des étudiants musulmans sur son campus de Manhattan, suscitant la condamnation des responsables de l'université, des groupes d'étudiants et des défenseurs des droits civils.

Dans un message adressé, vendredi, à la communauté universitaire, Fountain Walker, vice-président de l'université de New York chargé de la sécurité du campus, a qualifié l'acte de « profanation d'un espace religieux ».

« Ce vandalisme est haineux et répugnant, et va totalement à l'encontre de notre communauté universitaire inclusive », a déclaré Walker, ajoutant : « L'université de New York applique une politique de tolérance zéro à cet égard et condamne cet acte ».

Le service de sécurité du campus de l'université enquête sur l'incident et les forces de l'ordre, notamment la Hate Crimes Task Force du département de police de la ville de New York, ont été appelées à la rescousse. L'université a demandé à toute personne ayant des informations de contacter le service de sécurité du campus.

Le Centre islamique de l'université de New York a déclaré qu'un étudiant avait découvert le saccage et les graffitis anti-musulmans dans la salle de prière, située dans la bibliothèque Bobst, jeudi en fin de journée. Le centre a déclaré que l'incident avait suscité un sentiment de peur, d'indignation et d'anxiété chez les étudiants.

« Bien que nos cœurs soient lourds, nous devons reconnaître cette réalité avec clarté : cet incident n'est pas isolé », a déclaré le Centre dans un communiqué.

Et le communiqué d’ajouter : « De nombreux membres de notre communauté musulmane ont subi une montée de l'islamophobie et de la rhétorique antimusulmane au cours des dernières années. Ce qui s'est passé dans notre espace de prière reflète la discrimination et les défis majeurs auxquels les musulmans sont confrontés dans tout le pays ».

Cet incident s'est produit quelques jours seulement après la fin du mois de Ramadan, mois sacré pour les musulmans.

Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), la plus grande organisation de défense des droits civiques des musulmans aux États-Unis, a demandé que les responsables rendent compte de leurs actes et que des mesures de protection plus strictes soient mises en place.

« Cet acte ignoble de profanation est une attaque directe contre la communauté musulmane de l'université de New York et au-delà », a déclaré Afaf Nasher, directrice exécutive du CAIR-New York, ajoutant : « Le fait qu'un étudiant entre dans son espace de prière - un espace sacré - et le trouve profané est profondément troublant ».

« Compte tenu du traitement extrêmement sévère et souvent injuste auquel les musulmans sont confrontés dans cet établissement pour des comportements sans gravité, nous attendons de l'université de New York qu'elle prenne immédiatement des mesures pour protéger ses étudiants musulmans et veiller à ce que les responsables répondent pleinement de leurs actes, » a-t-elle poursuivi.

« Nous nous joignons aux étudiants pour exiger une enquête complète sur les crimes de haine et des mesures disciplinaires à l'encontre de l'auteur de l'incident », a conclu Nasher.

Le Centre islamique a déclaré qu'il travaillait avec l'administration de l'Université de New York pour restaurer rapidement l'espace de prière et résoudre les problèmes plus généraux que l'incident a révélés.

Les responsables de l'université n'ont pas divulgué publiquement la nature des graffitis ni l'étendue des dégâts, l'enquête étant en cours. L'université de New York s'est engagée à renforcer la sécurité autour de l'espace et à continuer de sensibiliser les étudiants concernés.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj