États-Unis : une étudiante militante palestinienne arrêtée pour des problèmes de visa
- L'arrestation suscite des inquiétudes parmi les étudiants de Columbia, qui craignent une cible injustifiée après que des agents fédéraux ont perquisitionné deux résidences universitaires.

Istanbul
AA / Istanbul / Esra Tekin
Des agents fédéraux ont arrêté Leqaa Kordia, une étudiante palestinienne originaire de Cisjordanie ayant participé aux manifestations à l'Université Columbia au printemps dernier, pour des violations présumées de visa, ont confirmé les autorités vendredi.
Les autorités ont précisé que le visa étudiant de Kordia avait été annulé en janvier 2022 en raison d'un manque d'assiduité. Elle a été placée en garde à vue par des agents de l'immigration du bureau régional de Newark, dans le New Jersey.
L'arrestation de Kordia fait suite à le départ volontaire de Ranjani Srinivasan, doctorante indienne à Columbia, accusée par le Département de la Sécurité intérieure (DHS) de soutenir le Hamas. Le Département d'État avait annulé le visa de Srinivasan une semaine avant son départ.
Cette arrestation a renforcé les craintes parmi les étudiants de Columbia, qui redoutent une intensification des actions fédérales contre les étudiants internationaux. L'ambiance sur le campus est tendue, surtout après que des agents fédéraux ont exécuté des mandats de perquisition dans deux résidences étudiantes jeudi soir.
Malgré les assurances des responsables universitaires affirmant qu'aucune arrestation n'avait été effectuée ni aucun objet saisi lors des perquisitions, les étudiants internationaux restent sur le qui-vive.
Par ailleurs, le procureur adjoint des États-Unis, Todd Blanche, a annoncé que le ministère de la Justice collabore avec le DHS pour enquêter sur l'Université Columbia, soupçonnée de « dissimuler et d'héberger des étrangers en situation irrégulière sur son campus ».
- Bataille juridique en cours sur les expulsions d'étudiants
Dans une affaire distincte, l'étudiant diplômé de Columbia, Mahmoud Khalil, a déposé une requête amendée pour contester les efforts visant à l'expulser en raison de sa participation aux manifestations contre la guerre à Gaza.
Son comité de défense soutient que Khalil, résident permanent légal, est victime d'une « détention ciblée et punitive et d'une tentative d'expulsion » en raison de son droit constitutionnel à la liberté d'expression.
Khalil a été arrêté par les autorités fédérales de l'immigration samedi dernier à New York. L'administration Trump maintient qu'il doit être expulsé en vertu d'une clause de politique étrangère dans la loi sur l'immigration.
Les documents juridiques indiquent que Khalil a terminé ses cours à l'Université Columbia en décembre 2024 et devrait obtenir son diplôme au printemps.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba