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38 pays africains en croisade contre l’homosexualité

En adoptant des lois contre les relations homosexuelles, l’Afrique semble tourne le dos aux pays occidentaux malgré les menaces proférées par des responsables américains et européens.

26.02.2014 - Mıse À Jour : 26.02.2014
38 pays africains en croisade contre l’homosexualité

AA-Tuni-Nabil Azouzi

Des religieux musulmans et chrétiens africains ont multiplié récemment les déclarations hostiles à l'homosexualité alors que l'Ouganda a enfoncé le cloue en devenant le onzième pays africain qui promulgue des lois incriminant les relations homosexuelles, interdite dans 38 pays sur 54 en Afrique.

En prenant ces mesures, l'Afrique semble tourne le dos aux pays occidentaux malgré les menaces proférées par des responsables américains et européens.

Ainsi, des leaders religieux musulmans et chrétiens ont intensifié leurs déclarations et mènent des campagnes pour endiguer le phénomène de l'homosexualité dans le contient noir tout en accusant les occidentaux de vouloir imposer leurs valeurs.

L'archevêque de Libreville, Monseigneur Basile MveEngone s'est acharné sur le mariage entre personnes du même sexe.

« Le mariage gay détruit, menace la famille », a déclaré début février à Libreville l'archevêque accompagné de l'imam de Libreville, Ismaël Osseni Ossa, au sortir d'une audience avec le chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo.

« Notre société perd ses valeurs », a regretté l'archevêque qui a pris l'exemple du mariage gay comme symbole emblématique de cette perdition, a apporté Gabonactu.com.

Par ailleurs, Steve Mbikayi, un député national et leader de l'opposition en République démocratique du Congo, s'est lancé la semaine dernière corps et âme dans une campagne contre l'homosexualité.

Il plaide ainsi pour la pénalisation du mariage entre deux personnes du même sexe et la condamnation à une peine de 12 ans d'emprisonnement pour toute personne coupable de l'acte homosexuel.

« Ce comportement des dirigeants occidentaux qui sont, pour la plupart, adeptes de la Franc-maçonnerie tend à faire de notre monde une nouvelle version de Sodome et Gomorrhe ! » a-t-il clamé devant étudiants, professeurs, activistes de la société civile, acteurs politiques, anthropologues, sociologues et juristes à Kinshassa.

Pour sa part, AhhmedIyaneThiam, président du Conseil supérieur islamique sénégalais (regroupant plusieurs associations religieuses ainsi que des représentants des confréries musulmanes), a mis en garde, début février contre toute légalisation de l'homosexualité au Sénégal, soulignant que ni l'Islam ni la morale n'autorisent ce genre de pratiques transgressant les règles de la bienséance.

"Le président du Sénégal n'aurait pas passé la nuit au Palais s'il avait légalisé l'homosexualité", selon Thiam, "le Mourshid(guide spirituel) du Sénégal qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Dakar.

En abordant un sujet tabou tel que l'homosexualité, cette Institution religieuse fait suite à plusieurs incidents, dont le dernier en date concerne la condamnation de deux homosexuels à six mois de prison. Une condamnation qualifiée d'"insuffisante" par ladite Institution.

En Côte d'Ivoire, l'Imam adjoint du Plateau (centre des affaires)SySavané Amadou a, pour sa part, qualifié « d'abomination » les mariages homosexuels qui ont cours à présent dans le monde, au cours d'un entretien réalisé, mardi, par l'Agence de presse africaine (APA).

«L'Islam interdit les pratiques d'homosexualité » a tranché le guide musulman, signalant que « cela attire la colère et le châtiment de Dieu » sur les auteurs de cette « déviation comportementale », se référant à l'histoire des peuples qui ont été châtiés par Dieu pour de telles « pratiques abominables ».

Officiellement, depuis le début de cette année, deux pays africains, le Nigeria et l'Ouganda en l'occurrence, ont mis au dos les menaces de certains pays occidentaux en adoptant récemment des lois réprimant encore plus durement l'homosexualité.

Le président nigérian Goodluck Jonathan a promulgué lundi 13 janvier 2014 une loi qui prévoit une peine de 14 ans d'emprisonnement en cas de mariage gay et de 10 ans contre les personnes affichant publiquement une relation homosexuelle.

Son homologue ougandais, le président ougandais, Yoweri Museveni, a, à son tour, promulgué lundi 24 février 2014 une loi controversée qui durcit drastiquement les sanctions contre les homosexuels.

Selon la nouvelle loi, les faits d'"homosexualité grave", c'est-à-dire les rapports sexuels accomplis avec un mineur ou en étant porteur du VIH, seront passibles de la prison à vie.

Le texte criminalise pour la première fois l'homosexualité féminine, et qualifie aussi de crime le fait de faciliter les rapports homosexuels d'autres personnes.

Désormais, l'homosexualité est interdite dans 38 pays sur 54 en Afrique comme l'a récemment indiqué le journal ougandais The New Vision. Onze d'entre eux ont promulgué des lois qui condamnent l'homosexualité », a constaté New Vision. Parmi eux, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal ou l'Ouganda.

Les relations homosexuelles dans ces pays sont passibles de prison dans certains de ces pays. En Mauritanie, le Soudan et en Somalie, les homosexuels risquent même la peine capitale, selon un rapport d'Amnesty International publié en juin 2013.

La multiplication des lois et des compagnes contre l'homosexualité risque d'envenimer davantage les relations entre certains pays africains et celle occidentaux.

Ainsi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit "très déçu" et a déclaré que les Etats-Unis allaient réexaminer leurs relations avec l'Ouganda, notamment leurs programmes d'assistance.

«Nous sommes en train de réexaminer notre relation avec le gouvernement ougandais pour nous assurer que tout l'éventail de notre engagement, y compris les programmes d'assistance, est conforme à nos principes en matière de non-discrimination et reflète nos valeurs», a menacé Kerry.

Au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie, William Hague, a fait état des doutes de Londres quant à la compatibilité de la nouvelle loi avec la Constitution ougandaise et les traités internationaux, mais n'a pas évoqué de réduction des aides.

La Norvège et le Danemark ont annoncé la suspension de leur aide financière à Kampala.

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