Algérie : Le FLN accuse la France d'être à l’origine d'une motion du Parlement européen
-Le Parlement européen a approuvé, jeudi, une motion comportant des critiques de la situation des droits de l’homme en Algérie, qu’il a qualifiée de «préoccupante».

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AA/ Algérie
La parti politique algérien « Front de Libération Nationale » (FLN) (allié au pouvoir) a accusé, dimanche, la France et « d'autres puissances coloniales d'être à l'origine de l'émission d'une motion par le Parlement européen, critiquant la situation des droits de l'homme dans son pays».
L’accusation a été lancée par le Secrétaire général du parti, Abou El Fadl Baadji, lors d'une réunion du bureau politique du FLN, dans la capitale Alger.
Jeudi, le Parlement européen avait approuvé une motion qui comprenait des critiques de la situation des droits de l'homme en Algérie, en la qualifiant de « préoccupante ».
« La motion du Parlement européen a été adressée par des puissances coloniales, et principalement par la France », a fait savoir Baadji.
Et Baadji d’ajouter : « à chaque fois que l’Algérie empruntait un processus politique stable, ils s’ingèrent, comme si les Algériens étaient des citoyens relevant de la juridiction du Parlement européen ».
« Nous sommes dans un État souverain et nous n'avons pas besoin de l’indulgence du Parlement européen ou de qui que ce soit », a déclaré le Secrétaire général du FLN.
« Ce Parlement doit s'occuper précisément de la situation des droits de l'homme en Europe et particulièrement de celle qui prévaut en France. Il y a de nouvelles manifestations en France contre la Loi Sécurité globale, dans lesquelles des violations ont eu lieu », a-t-il martelé.
« Des millions de personnes ont pris part au Hirak algérien en 2019, et pas un seul citoyen n'a été attaqué, et aucune goutte de sang n'a été versée, mais les manifestations des Gilets jaunes en France, ont causé des morts et ont été le théâtre de violations des droits de l’homme », a-t-il fait valoir.
Les déclarations de Baadji coïncident avec celles du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer, dans lesquelles, il a affirmé il y a quelques jours, que son pays essuyait un flot « d'attaques verbales » de la part de la France.
La motion en question a déclenché une vague de colère en Algérie et le ministère algérien des Affaires étrangères l'a considérée comment étant une « insulte » qui, selon un communiqué officiel, naît d'un « paternalisme » datant de l'époque coloniale.
Le ministère des Affaires étrangères a souligné « qu'aucune institution européenne ne peut s'immiscer de cette manière grossière et inacceptable dans les affaires internes de l'Algérie ».
Et le ministère d'avertir que cette motion nuirait aux relations qu'entretient l'Algérie avec ses partenaires européens.
La France a colonisé l'Algérie entre 1830 et 1962, et les Algériens continuent d'exiger qu’elle « reconnaisse, s'excuse et indemnise » pour ses crimes contre le peuple, dont l'aliénation de l’identité algérienne, les pillages, la torture, les assassinats et les expériences nucléaires menées sur le sol algérien, mais Paris refuse de s'excuser et demande à ouvrir une nouvelle page.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail