Politique

Catherine Colonna : "La Françafrique est morte depuis longtemps"

- "Ce n'est pas la France qui fait ou défait les élections, choisit les chefs d'Etat africains ou, a fortiori, mène les coups d'Etat", a déclaré la cheffe de la Diplomatie française.

Fatma Bendhaou  | 04.09.2023 - Mıse À Jour : 04.09.2023
Catherine Colonna : "La Françafrique est morte depuis longtemps"

France

AA / Tunis / Fatma Ben Amor

La ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est revenue sur le coup d'Etat militaire survenu le 30 août dernier au Gabon, affirmant que la France ne décidait pas à la place des Africains et que "la Françafrique" était "morte depuis longtemps".

"Au Gabon, le processus électoral suscitait, comme en 2016, un certain nombre de questions", a relevé Catherine Colonna dans une interview accordée au journal Le Monde, alors que les journalistes la questionnaient sur la condamnation par la France du coup d’Etat contre Ali Bongo au Gabon qui "semble moins ferme" que celle qui a fait suite au Coup d'Etat au Niger.

"Dans un cas comme dans l’autre, nous agissons avec des principes simples. Le premier est de condamner les coups d'Etat et de trouver une solution démocratique la crise. Le second, c'est que nous n'avons pas à nous substituer aux organisations régionales, en l'occurrence l’Union africaine et la Cecac [Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale]", a-t-elle ajouté.

Et d'affirmer : "La ligne de la France, c'est d'être à l'écoute des Africains, pas de décider à leur place. La 'Françafrique' est morte depuis longtemps".

"Ce n'est pas la France qui fait ou défait les élections, choisit les chefs d'Etat africains ou, a fortiori, mène les coups d'Etat", a insisté la cheffe de la Diplomatie française.

Catherine Colonna a dénoncé la "tentation populiste de s'en prendre à la France et de vouloir rallier contre elle". "C’est le propre du populisme de trouver un bouc émissaire et d'aller agiter ce genre de
prêt-à-porter idéologique", a-t-elle estimé.

Le 30 août dernier, l'armée a annoncé à la télévision nationale la prise du pouvoir au Gabon, peu après l'annonce de la victoire du président Ali Bongo pour un troisième mandat, au terme des élections tenues le 26 du même mois.

Le Gabon est le troisième d’une série de pays africains à être le théâtre d’un coup d'État militaire en 3 ans, après le putsch au Niger, qui a eu lieu le 26 juillet et celui du Mali, survenu en 2022, sur fond d'un sentiment anti-français qui ne cesse de prendre de l'ampleur et de tensions diplomatiques avec Paris.


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