Egypte: des dizaines de manifestants libérés
Le parquet général égyptien a néanmoins confirmé, jeudi, la détention de 1000 personnes pour "incitation à manifester"
Istanbul
AA / Istanbul
La Commission égyptienne pour les droits et les libertés (non gouvernementale), a déclaré que les autorités avaient libéré des dizaines de personnes, arrêtées à la suite des "protestations de septembre", telles que baptisées par la presse locale.
"Les forces de sécurité ont libéré une trentaine de détenus, arrêtés suite aux événements du 20 septembre, dans la ville de Mahalla al-Kubra (Delta du Nil / Nord), sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux", a déclaré la Commission sur sa page Facebook.
Le Caire nie généralement l'existence de prisonniers d'opinion, affirmant que ce sont des détenus de droit commun.
La commission a également annoncé la libération de 60 personnes du gouvernorat d'Alexandrie (nord), de même que la libération d'autres détenus, sans citer leur nombre, d'un deuxième commissariat de police à al-Mansoura (Delta du Nil / Nord) et qui avaient été arrêtés au lendemain des manifestations.
Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur le sujet, mais le parquet égyptien a confirmé la détention de 1000 personnes, dans cinq provinces du pays, pour avoir incité, le 20 septembre, à manifester sur les places et les voies publiques
La déclaration du parquet est la première reconnaissance officielle, que des centaines de manifestants avaient participé, dans cinq gouvernorats, aux manifestations du 20 septembre et du lendemain, malgré les dénégations officielles répétées et le discours des médias assurant que les "manifestations sont inventées de toutes pièces, à l'aide de vidéos préparées antérieurement".
La déclaration du parquet a révélé que dans leurs "aveux", des accusés ont évoqué diverses raisons les ayant conduits à manifester, notamment leurs "mauvaises conditions économiques" ainsi que leur opposition au régime du pays.
Le parquet a souligné que ceux (parmi les suspects) qui ne soupçonnaient pas qu'ils étaient en infraction seront libérés.
Les 20 et 27 septembre, des partisans du président égyptien, Abdel Fattah El-Sisi, ainsi que des opposants à son régime, avaient organisé des manifestations dans plusieurs régions du pays. Des manifestations balayées d'un revers de la main par le président égyptien, qui a évoqué la possibilité de mobiliser des millions de sympathisants dans les places du pays.