Politique, Monde

Ehud Barak: la guerre ne met pas la pression sur le Hamas, mais condamne les captifs israéliens à une mort certaine

- Dans une interview accordée au radiodiffuseur public israélien (KAN), l'ancien Premier ministre israélien a accusé Netanyahu de poursuivre la guerre à Gaza afin de rester au pouvoir et de maintenir sa coalition gouvernementale

Zein Khalil  | 27.04.2025 - Mıse À Jour : 28.04.2025
Ehud Barak: la guerre ne met pas la pression sur le Hamas, mais condamne les captifs israéliens à une mort certaine

Quds

AA / Jérusalem / Zain Khalil

L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a affirmé, dimanche, que la guerre génocidaire contre la Bande de Gaza ne met pas la pression sur le Hamas, mais condamne les captifs détenus dans l’enclave à une « mort certaine ». Il a accusé l'actuel Premier ministre Benyamin Netanyahu de poursuivre cette guerre afin de rester au pouvoir et de maintenir sa coalition gouvernementale.

C'est ce qui ressort d'une interview accordée au radiodiffuseur public israélien (KAN) par Barak, qui a été Premier ministre et ministre de la défense de 1999 à 2001.

Selon Barak, Israël n'a « qu'une seule option dans la guerre, qui est de remplacer le Hamas par une autre partie pour gouverner Gaza, mais Netanyahu élude la question et poursuit la guerre afin de se maintenir au pouvoir et de prolonger le mandat de sa coalition gouvernementale de droite ».

« Israël doit s'assurer que le Hamas ne contrôlera pas la Bande de Gaza sur le plan politique et qu'il ne pourra pas menacer Israël depuis la Bande de Gaza », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « Le Hamas ne disparaîtra pas, et le seul moyen est de le remplacer par une autre partie. Nous parlons ici du jour d'après, que Netanyahu cherche à éluder depuis un an et demi, et nous devons donc avant toute chose discuter de cette question avec les Américains, les Egyptiens, les Saoudiens et les Emiratis ».

Selon Barak « une force arabe peut être mise en place, avec un financement de l'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, et un gouvernement technocratique peut être formé sans le Hamas, mais Netanyahu ne veut pas mettre fin à la guerre ».

L'ancien Premier ministre israélien a accusé Netanyahu de « tromper » le président américain Donald Trump « en disant qu'il n'y a que deux options : soit Israël capitule devant le Hamas et le mouvement continue à gouverner », soit il abandonne les captifs. Sur ce point, il a déclaré : « Mais ce n'est pas la seule option, comme nous l'avons déjà dit ».

Ehud Barak a décrit le génocide israélien en cours à Gaza comme « une guerre futile, une guerre pour la sécurité de Netanyahu et de la coalition », qui, a-t-il dit, ne conduira qu'à « la mort d'un plus grand nombre de nos soldats et à ternir notre réputation sur la scène internationale ».

Il a souligné que « la guerre ne met pas la pression sur le Hamas » pour qu'il libère les captifs, et « elle ne mettra pas le mouvement à genoux. Au contraire, elle condamne les captifs israéliens encore en vie à une mort certaine, et leur sang sera sur les mains de ce gouvernement ».

Barak a précisé que « la fin de la guerre entraînera la formation d'une commission d'enquête officielle sur les échecs du gouvernement, ce que Netanyahu veut éviter à tout prix ».

Tel Aviv estime à 59 le nombre de captifs israéliens détenus dans la Bande de Gaza, dont 24 seraient encore en vie. D'autre part, plus de 9 500 Palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes, souffrant de torture, de privation de nourriture et de négligence médicale, et nombre d'entre eux en sont morts, selon les médias et les organisations de défense des droits de l'homme palestiniennes et israéliennes.

Début mars 2025, s'est conclue la première phase de l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier 2025, avec la médiation de l'Égypte et du Qatar et le soutien des États-Unis, et auquel le mouvement palestinien a adhéré.

Mais Netanyahu a refusé d'entamer la deuxième phase et a repris le 18 mars sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, pour satisfaire la faction la plus extrémiste de son gouvernement de droite, selon les médias locaux.

Avec le plein soutien des États-Unis, Israël se livre à une guerre génocidaire dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant 52 243 morts et 117 639 blessés parmi les Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.