AA / Istanbul / Alex Sinhan Bogmis

"Il est clair que l'escalade des agressions israéliennes a pour but d'étouffer la révolution en Syrie et de faire oublier les espoirs du peuple syrien", a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de l'État turc s’exprimait, lundi à Ankara, à l'issue de la réunion de cabinet.

Le président turc a souligné que la montée en puissance de l'agression israélienne s'expliquait par une tentative apparente d'éclipser la révolution en Syrie et d'étouffer les espoirs des Syriens.

"Bien qu'Israël fasse preuve d'opportunisme, il se retirera tôt ou tard des terres qu'il occupe. Il en sera ainsi", a indiqué le président turc.

Erdogan a souligné qu'Ankara a toujours été du bon côté de l'histoire depuis le début de la crise syrienne en 2011.

"Nous avons toujours été du bon côté de l'histoire depuis le premier instant de la crise syrienne, avec la conviction que la bonne cause ne peut pas être détruite. La nouvelle situation créée par la révolution syrienne a attiré l'attention du monde sur ce pays. La Türkiye est le pays qui comprend le mieux ce nouveau processus", a-t-il dit.

Et d’ajouter : "Nous apporterons tout le soutien nécessaire au peuple syrien pour qu'il remporte la guerre contre le régime oppressif et que sa victoire soit définitive."

Erdogan a soutenu que la Türkiye restera fidèle à sa ligne immuable, à savoir "la protection de l'intégrité territoriale et de la structure unitaire de la Syrie en toutes circonstances."

"Nous ne reculerons jamais", a-t-il insisté.

En outre, Erdogan a expliqué qu'"il n'y a pas de place pour les organisations terroristes, y compris Daech et le PKK, dans l'avenir de la Syrie et de la région."

"Le PKK et ses branches se liquideront d'eux-mêmes ou seront liquidés", a indiqué Erdogan.

Et de poursuivre : "Nous sommes déterminés à poursuivre nos opérations contre les éléments de cette organisation terroriste séparatiste en Syrie avec toute la précision nécessaire, sans nuire aux civils."

Erdogan a évoqué que l'agenda particulièrement intense de la Türkiye, notamment en matière de politique étrangère, depuis la dernière réunion de cabinet.

Il a notamment fait référence à la rencontre du 11 décembre avec le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, tenue à Ankara et organisée par la Türkiye.

"Nous avons maintenant franchi un autre seuil important dans le processus d'Ankara, lancé il y a huit mois pour résoudre les problèmes entre les deux pays amis", a-t-il dit.

Il a souligné que la région de la Corne de l'Afrique est depuis longtemps marquée par les tensions, la faim, les attaques terroristes et les politiques du "diviser pour régner" pratiquées par les puissances impérialistes.

"Nous sommes bien conscients que ces scénarios insidieux sont toujours d'actualité. Nous pensons que l'étape historique franchie avec la déclaration d'Ankara contribuera à établir une paix, une tranquillité et une stabilité durables dans la région", a noté Erdogan.

Lors de la récente visite de l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben-Hamad Al-Thani, en Türkiye, Erdogan a annoncé que les discussions avaient porté sur un grand nombre de sujets, en particulier sur la situation actuelle en Syrie.

"Nous soutiendrons la Syrie dans ses efforts pour guérir les blessures causées par 13 années de guerre, pour se rétablir et se reconstruire, tant sur le plan de l'État que de la société", a-t-il déclaré.

Concernant la visite du Premier ministre libanais Najib Mikati en Türkiye, qui a suivi les attaques israéliennes sur le Liban, Erdogan l'a qualifiée d'"extrêmement précieuse" pour Ankara.

"Le Premier ministre Mikati porte un lourd fardeau avec beaucoup de dignité pendant l'une des périodes les plus difficiles de l'histoire de son pays. Je suis convaincu que, grâce à sa détermination et à sa clairvoyance, le Liban parviendra à la sécurité. Au cours de ce processus, nous ne trahirons pas la confiance placée dans notre pays ou en moi personnellement, et nous soutiendrons le Liban avec toutes nos ressources", a-t-il ajouté.